#CetEteJeVisiteLaFrance : sauver le tourisme et le patrimoine français

La crise du Coronavirus aura un impact plus que dramatique sur l’économie mondiale. Très peu de secteurs seront épargnés par la crise qui s’annonce. C’est notamment le cas du tourisme et du patrimoine français. Comme chacun prêche pour sa paroisse, vous vous doutiez bien que j’allais parler de ça…

Malgré le déconfinement progressif qui s’annonce, la récession économique pour le tourisme en France risque d’être catastrophique (rappelons que la place du tourisme dans le PIB français est estimée à 7,2 %). C’est pourquoi des parlementaires ont lancé une initiative appelant au « patriotisme touristique ».

Lancée politiquement à l’Assemblée Nationale puis relayée sur les réseaux sociaux par de nombreux organismes professionnels du tourisme et de la conservation du patrimoine, l’initiative prend de plus en plus d’ampleur et s’accompagne d’un hashtag : #CetEteJeVisiteLaFrance.

Crédits : Pixabay

Initiative non dénuée de sens si l’on veut éviter un choc trop violent pour les sites touristiques et patrimoniaux. Afin d’en sauver certains en l’absence de touristes étrangers, il faudra que les français redécouvrent leur beau pays. Sans jouer les Jean-Pierre Pernault, il y a d’innombrables merveilles à découvrir en France, et ce dans toutes nos régions (ci-dessus quelques grands sites parmi des centaines d’autres).

La crise du Covid-19 permet à la nature et à certains sites touristiques mondiaux étouffés par le tourisme de masse de souffler, c’est indéniable. Cependant, d’autres petites structures patrimoniales méconnues mais non moins remarquables, situées dans de petites communes, sont en difficulté. Ces dernières voyaient leur survie et leur protection dépendre directement des fonds apportés par le tourisme : sans fréquentation estivale, elles seront en péril.

Visiter les monuments à côté de chez soi relèvera du geste citoyen

Pour Julien Marquis, de l’association de défense du patrimoine « Adopte un château », les français n’ont même pas besoin de se déplacer loin de chez eux pour découvrir leur pays : dans toutes les régions, il y a des choses à voir : « Dès la fin du confinement, chacun devra avoir en tête que consommer local et visiter les monuments à côté de chez soi relèvera du geste citoyen ». Des propos rapportés par le site PAJ – Patrimoine, Architecture, Jardins.

Reste à savoir si l’idée germera dans la tête des vacanciers français.

Allons vivre à Pompéi !

Je vous épargne le traditionnel topo sur la ville antique de Pompéi, ensevelie par l’éruption du Vésuve en l’an 79 et dans laquelle des découvertes sont réalisées en permanence.

Si l’on se penche à nouveau dessus (déjà, c’est qu’il y a toujours quelque chose à en dire), c’est pour parler de l’exposition repoussée qui devait être inaugurée le 25 Mars dernier au Grand Palais à Paris. L’exposition se voulait être la plus immersive possible avec un certain nombre de projections à 360° pour plonger les visiteurs dans la vie romaine de cette cité, avant cette catastrophe naturelle. Des rues, monuments et habitations entières de cette ville italienne furent reconstitués grâce aux dernières découvertes effectuées sur le site depuis le début de la nouvelle campagne de fouilles en 2017.

Crise sanitaire oblige, l’exposition n’a pu ouvrir ses portes mais le Grand Palais propose désormais un nouveau concept : Pompéi chez vous. C’est une façon de découvrir en ligne cette future exposition et de se mettre l’eau à la bouche en attendant le déconfinement et la réouverture du site.

Si bien évidemment l’expérience sensorielle, annoncée comme « saisissante », est moindre depuis votre salon que dans le musée, elle vaut un petit coup d’œil. Les détenteurs de Casque VR auront même la possibilité de télécharger la partie de l’exposition dédiée à la réalité virtuelle afin de vivre Pompéi comme s’ils y étaient.

Une vidéo représentative de ce qui sera visible dans l’exposition

Pour les intéressés, l’exposition est accessible depuis cette page.

La 3D, nouvel Eden de l’archéologie

L’INRAP communique régulièrement les actualités de l’archéologie. Le 17 avril dernier, l’Institut a annoncé que l’ensemble monumental romain (II° – III° siècle) fouillé en 2014 à Pont-Sainte-Maxence (Oise) avait pu être entièrement reconstitué grâce à la technologie numérique 3D mise en place par l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Strasbourg.

À la suite des fouilles effectuées sur le site, les archéologues ont pu déterminer que les décors sculptés étaient d’une richesse remarquable, tout comme la façade principale qui s’était malheureusement effondrée depuis. Il s’agissait d’un ensemble cultuel, sans que la divinité honorée n’ait pu être déterminée, en tout cas pour le moment.

Quelques éléments des vestiges retrouvés sur le site – Crédits : Denis Gliksman, INRAP

Pour information, des fouilles préventives avaient été programmées en 2014 en prévision du projet de construction d’un centre commercial sur le site. Il s’agissait donc de la dernière occasion pour les archéologues d’en apprendre plus sur ce site, voué à disparaître.

Le travail remarquable de l’INSA (par les techniques de photogrammétrie et lasergrammetrie) a même permis de modéliser de petits objets et reconstituer des sculptures fragmentées par le temps.

Reconstitutions d’une statue et de la façade monumentale – Crédits : INSA

Merci d’avoir lu cette actu ! Attendez la fin du confinement, portez-vous bien et si vous le pouvez : visitez la France cet été !

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