Le royaume Mittani redécouvert
Parfois, la sécheresse a du bon ! Au début de l’été, le niveau extrêmement bas de l’eau du barrage de Mossoul a permis aux chercheurs de découvrir un important site archéologique submergé. Il pourrait s’agit de Zakhiku, une ancienne cité de l’Empire Mittani.
L’Empire Mittanie, kézaco ? N’ayez crainte, j’ai cherché pour vous ! Il s’agit d’un très ancien royaume du peuple hourrite, situé au Proche-Orient (1 700 à 1 300 ans avant J-C !). Le royaume contrôla un territoire très vaste à son apogée puisque son aire d’influence maximale était la Mer Méditerranée à l’ouest et l’Assyrie à l’est. Le peuple Mittani rivalisa même avec le puissant royaume d’Égypte qui contrôlait l’ensemble du littoral sud-est de la Méditerranée. Les territoires actuels du sud de la Turquie et du nord de la Syrie, une partie de l’Irak actuel et dans une moindre mesure du Liban et de l’Iran, étaient compris dans cette entité.
Pour ce qui est de l’organisation même du royaume, les historiens ont très peu de sources directes, qui consistent pour leur grande partie en découvertes archéologiques.
Toujours est-il que la sécheresse permit de mettre au jour les ruines d’un palais de cette ancienne cité. Le palais en question, nommé Kemune, se situait à proximité du Tigre et comportait des murs d’enceinte d’environ sept mètres de haut.
Sur son flanc ouest, il était soutenu par un mur de terrasse en pente, mis également au jour au cours de ces fouilles. Sur l’un des fragments de murs mis au jour, des traces de peintures ont été retrouvées. Si les archéologues se doutent que les murs de ces palais étaient entièrement recouverts de peintures (à l’image des murs antiques de Babylone), très peu de preuves matérielles ont été apportés à ce propos autour de la civilisation Mittani. C’est ce qui fait de cette découverte une « une sensation archéologique » selon Ivana Puljiz, la co-directrice des fouilles.
Les découvertes archéologiques de Mésopotamie nous rappellent sans cesse à quel point cette région abritait parmi les plus brillantes civilisations du monde.
Pompéi se révèle constamment
Il est de ces régions où l’on ne peut pas poser le pied sans faire une découverte archéologique… Pompéi fait partie de ces dernières, et ce n’est pas près de s’arrêter visiblement !
Alors même si je pense qu’il est inutile de le rappeler, ça ne fait pas de mal ! Ce site archéologique est une mine d’or car il fut conservé pendant plus de 1 700 ans. En 79, une violente éruption du Vésuve détruit deux des villes les plus florissantes de l’Empire Romain : Pompéi et Herculanum. Comme dans un bon vieux film catastrophe, la ville est ensevelie sous les nuées ardentes et les coulées pyroclastiques du volcan. S’il fut pillé par les romains eux-mêmes quelques années après la catastrophe, il tomba dans l’oubli et ne fut redécouvert que dans la seconde moitié du XVIII° siècle. Il est exceptionnel par sa taille et son excellente conservation, des corps figés des malheureux habitants jusqu’aux graffitis de campagnes électorales retrouvés sur les murs.
Depuis le début de l’année, un certains nombre de découvertes ont été réalisées comme une fresque de Narcisse et un graffiti remettant en cause la datation précise de l’éruption.
Il y a une semaine, c’était au tour d’une petite boîte contenant un véritable trésor de se révéler. La multitude d’objets remarquablement bien conservés qu’elle contient brille par sa diversité : figurines en os taillés, améthystes, ambres, perles et autres amulettes composaient ce butin.
Massimo Osanna, le directeur du parc archéologique de Pompéi, a confié à la BBC que ces objets étaient très prisés des femmes de Pompéi dans leur vie quotidienne et qu’ils étaient un excellent moyen d’en apprendre plus sur les petites histoires des habitants de la ville. D’ailleurs, à proximité immédiate de la boîte, une dizaine de corps de femmes et d’enfants n’ayant pas échappé à l’éruption ont également été retrouvés.
Ils pourraient avoir été portés pendant des rituels, en tant que charmes contre la malchance plutôt que comme ornements
Il s’agit vraisemblablement d’un trésor superstitieux. Dans une région qui connaît beaucoup de tremblements de terre, il n’est pas rare de retrouver ce genre d’objets. Toujours selon Mr. Osanna, « ils pourraient avoir été portés pendant des rituels, en tant que charmes contre la malchance plutôt que comme ornements » (des propos repris par Le Figaro). Ce qui surprend, c’est donc plutôt leur nombre conséquent.
Reste désormais à savoir si le trésor appartenait à l’un des dix corps retrouvés à proximité, vraisemblablement des esclaves travaillant dans cette fastueuse maison. Des analyses ADN sont en cours pour essayer de répondre à cette question…
Les gaulois s’étaient installés dans le nord du pays
Quand on pense village gaulois dans le nord et qu’on a pas encore totalement perdu son âme d’enfant, on pense forcément Astérix ! Bon ici, le village en question se trouve dans le Nord-Cotentin donc ce n’est pas tout à fait le même secteur. Déception, mais peu importe, ça reste intéressant car les gaulois ne nous ont pas beaucoup gâté en termes de monuments.
Aujourd’hui, nous avons donc la preuve que les celtes sont venus s’installer jusque dans l’extrême-nord de la Gaule où les restes d’un village gaulois viennent d’être mis au jour. Le site se localise près du village des Pieux.
Il s’agit d’une découverte assez remarquable pour cette période relativement ancienne qu’est l’Âge du Fer. Le village est daté de 400 à 300 avant J-C et est une première pour cette région. En effet, d’autres villages gaulois avaient été découverts en Bretagne mais aucun aussi loin au nord. France 3 consacrait en avril un petit reportage sur cette découverte, expliquée par les archéologues.
C’est fini pour aujourd’hui et c’est déjà pas mal ! Pour les afficionados de l’Histoire (et aussi les autres), les journées européennes du patrimoine se dérouleront les 21 et 22 septembre 2019 avec des animations de partout en France. À ne pas manquer !