Découverte d’un site sacrificiel d’enfants au Pérou
C’est à la fin du mois d’août qu’une découverte macabre fut effectuée sur la côte nord du Pérou, près de l’actuelle ville de Trujillo. Il s’agit d’un des plus grands sites de sacrifices d’enfants au monde. Près de 227 corps d’enfants sacrifiés ont été découverts à l’occasion de fouilles menées depuis 2018 dans une station balnéaire située à proximité de la ville.
Ces sacrifices sont l’œuvre de la civilisation Chimú. Il s’agit d’une civilisation précolombienne (c’est-à-dire avant l’arrivée des espagnols en Amérique du Sud) dont le royaume se concentrait sur une partie de la côte nord du Pérou. Dans certains ouvrages, on trouve l’appellation de Chimor pour le désigner ; sa capitale, quant à elle, était la ville de Chan Chan.
Les colons européens ne se sont jamais confrontés à cette culture, puisque le royaume de Chimor fut envahi et détruit par l’Empire Inca aux alentours de 1470-1475 soit une cinquantaine d’années avant l’arrivée des premiers conquistadors sur les terres péruviennes.
Toutes les études qui ont pu être réalisées autour de cette civilisation sont donc le fait de chroniqueurs espagnols ayant recueilli des témoignages ou bien des découvertes archéologiques faites au fil des siècles, comme celle-ci.
Comme beaucoup de civilisations précolombiennes, les Chimú avaient souvent recours aux sacrifices humains dans le cadre de leurs rituels religieux. Dans ce cas-ci, il s’agit de sacrifices d’enfants de 4 à 14 ans réalisés pour apaiser la colère des dieux. Vraisemblablement, ce que les Chimú caractérisèrent comme un action de la colère divine étaient en fait des conditions météorologiques extrêmes liés au phénomène climatique El Niño (quelle ironie hein ?) qui est un courant côtier chaud provoquant des anomalies climatiques depuis des siècles sur les côtes péruviennes.
La peur aura poussé les Chimú à sacrifier leurs enfants à plusieurs reprises dans leur histoire (ce n’est pas la première fois que des corps d’enfants sacrifiés sont retrouvés dans ce secteur). Dans la plupart des cas, les crânes ont été disposés face à l’océan pour calmer les dieux. Certains ont étrangement bien été conservés puisque que des cheveux, des vêtements ou encore des bijoux ont été retrouvés sur les crânes des victimes.
Si des découvertes de ce type sont assez choquantes, elles sont importantes puisqu’elles permettent aux archéologues et historiens d’approfondir leurs recherches autour de cette civilisation relativement méconnue.
Découverte primordiale à Jérusalem ?
La ville de Jérusalem a la particularité d’être une ville sainte pour les trois grandes religions monothéistes. Cette position lui a d’ailleurs fait vivre au fil des siècles de nombreuses guerres, depuis les croisades jusqu’aux différents conflits israélo-palestiniens. En termes de patrimoine, on y trouve le Mur des Lamentations, l’église du Saint-Sépulcre (qui aurait accueilli le corps du Christ avant sa résurrection) ou encore la grande mosquée al-Aqsa.
Cette ville plurimillénaire qu’est Jérusalem fait régulièrement l’objet de fouilles et de découvertes remarquables. L’une d’elle à particulièrement attiré l’attention puisqu’elle concerne l’histoire du Royaume de Judée : un sceau d’argile de près de 2700 ans a en effet été découvert par les archéologues.
La découverte est exceptionnelle, tant par la datation de l’objet que par l’inscription qu’elle comporte. Traduite, cette dernière indique : « appartient à Adoniyahu, intendant royal ». Le poste d’intendant royal était à Jérusalem le plus important dans la hiérarchie du royaume. Il était très proche de la personne royale.
Doron Spielman, vice-présidente de la fondation qui gère le site désigne sans hésitation cette trouvaille comme significative pour des milliards de personnes à travers le monde dans des propos relayés par de nombreux sites dédiés aux confessions chrétienne ou juive, preuve de l’engouement pour ce type de découvertes.
Même si le caractère exceptionnel de la découverte ne passe pas inaperçu, les archéologues émettent certaines réserves. Le Times of Israël précise que les Adoniyahu bibliques ne concordent cependant pas avec la datation du sceau, ce qui permet de nuancer le propos en attente d’études plus approfondies.
Certains, comme l’archéologue Eli Shukron, font le lien avec un tombeau découvert il y a près de 150 ans, qui évoquait déjà une personnalité de l’Intendance Royale dont les dernières lettres se terminait par « yahu ». Le nom n’avait pu être déchiffré à cause du délabrement d’une partie de l’inscription, aujourd’hui conservée au British Museum.
L’Amazonie, une forêt pas si verge que ça ?
Si l’Amazonie se trouve au cœur de toutes les tensions ces dernières semaines (voire ces derniers mois mais je ne vais pas en rajouter), de récentes trouvailles au cœur du plus grand poumon de la planète ont démontré que l’être humain avait d’ores et déjà vécu au centre de cette forêt primaire. Et ce avant même l’arrivée des européens !
Selon certaines estimations, la population qui vivait en Amazonie comportait 8 à 10 millions de personnes issues d’au moins cinq peuples différents. La vision d’une immensité verte impénétrable à l’Homme commence à s’effriter de plus en plus au fil des découvertes.
Pourtant, cette image erronée était déjà contestée par des écrits contemporains rédigés par des voyageurs européens (espagnols et portugais pour la plupart) au XVI°-XVII° siècles. L’historiographie telle qu’elle s’est par la suite développée (à partir du XIX° siècle) a pourtant mis à l’honneur une forêt vierge de toute trace humaine. Pour quelle raison ?
Tristement, ces différents peuples ont été pratiquement éradiqués par les guerres contre les européens et les épidémies que ces derniers avaient ramenées avec eux (volontairement ou non). Certaines ont cependant subsisté, comme les communautés vivant encore aujourd’hui sur les rives du fleuve Amazone.
Forcément replacées dans le contexte difficile des incendies et de la déforestation de la forêt amazonienne, les nombreux relayeurs de ces découvertes n’hésitent pas à mentionner une vie « respectueuse de l’environnement », ce qui est à n’en pas douter anachronique, la protection de l’environnement étant un concept devenu primordial ces dernières décennies.
Ce qui est certain en revanche, c’est la faculté d’adaptation des populations indigènes. Elles surent s’adapter à leur environnement pour y vivre sans pour autant chercher à le modifier en profondeur.
L’archéologue Rafael Lopes, chercheur à l’Institut de Développement Durable Mamiraua déclare ses populations indigènes indispensables à la préservation de la forêt amazonienne, dans des propos relayés par l’AFP :
Toutes les données montrent que la préservation (de la forêt) a besoin de ces populations, des terres indigènes, des réserves environnementales avec les populations riveraines du fleuve
Je conclus cette actu Histoire en espérant que nombre d’entre vous ont profité des Journées Européennes du Patrimoine ce week-end, qui feront l’objet d’un article la semaine prochaine (et ouais, je fais même des cliffhangers maintenant)…