La Tour de Londres livre de nouveaux secrets

La Tour de Londres, avec ces quelques deux millions de visiteurs par an, est certainement l’un des lieux les plus touristiques de Grande-Bretagne. Comme de nombreux sites historiques, elle nous dévoile régulièrement des pans de son histoire.

La Tour de Londres vue de la Tamise

Il y a une dizaine de jours, deux squelettes ont été retrouvés lors de fouilles préventives en vue de futurs travaux d’aménagements du site (mise aux normes pour les personnes à mobilité réduite).

À l’occasion des fouilles dans la chapelle « Saint-Pierre-et-Vincula », les vestiges d’une ancienne chapelle ont été mis au jour, ces derniers renfermant la sépulture de deux squelettes féminins. Il s’agirait d’une femme âgée d’une quarantaine d’années au moment de son décès ainsi que d’une fillette d’environ sept ans. Les deux corps ont été enterrés les pieds tournés vers l’Est, ce qui implique un enterrement dans les règles chrétiennes.

Alfred Hawkins, conservateur des palais royaux, examine l’un des deux squelettes. Photo : Historic Royal Palaces

La découverte est significative lorsque l’on sait qu’aucun corps n’a été découvert depuis 1970 dans l’enceinte de la forteresse. Un ostéoarchéologue (si si ça existe !) a inspecté les ossements des deux cadavres et en a conclu que l’adulte souffrait de réguliers maux de dos.

Pour Alfred Hawkins, conservateur historique des palais royaux, ces deux sépultures permettent d’appréhender la vie à l’intérieur de cette grande forteresse dont faisait partie la Tour de Londres.

Mais d’ailleurs, la Tour de Londres c’est quoi ?

La Tour de Londres est l’un des plus vieux bâtiments londoniens. Elle se situe au nord de la Tamise, à proximité d’un autre monument célèbre de la ville, le Tower Bridge. Les débuts de sa construction sont à replacer dans le cadre de la conquête normande de l’Angleterre. En effet, c’est en l’année de sa construction que Guillaume le Conquérant devient Roi d’Angleterre après sa victoire à la célèbre bataille d’Hastings.

Avec plus de 900 ans d’Histoire, la forteresse a connu beaucoup d’évolutions et de réaménagements. Si elle est si célèbre, c’est pour avoir été pendant des siècles une prison où de nombreuses personnalités du royaume furent emprisonnées ou exécutées sous le regard des Yeomen Warders, les fameux gardes de la Tour. Parmi les prisonniers ou exécutés célèbres, on retrouve à des périodes diverses William Hastings, Thomas Cromwell, William Wallace, Elisabeth Ière, le roi Henry VI ou encore Anne Boleyn, seconde épouse du roi Henri VIII (exécutée à tort) ; liste non exhaustive bien entendu. Petite anecdote, une légende raconte que le spectre de cette dernière se promène encore dans le château, sa tête sous le bras… Belle histoire d’Halloween tiens…

Pourtant, la Tour de Londres n’a pas été qu’un lieu d’emprisonnement, elle a servi pendant de nombreuses années comme résidence royale mais aussi comme un lieu de vie avec des chapelles, des pubs, du travail ou encore des marchés. Ses habitants n’étant pas que des membres de la famille royale mais aussi des travailleurs plus modestes. Les deux squelettes découverts en sont la preuve, selon Alfred Hawkins, le Conservateur Historique des Palais Royaux, puisque rien n’indique une mort par exécution pour qui les deux corps appartenaient  à des habitants de la forteresse :

« Cette forteresse est occupée depuis près de 1 000 ans, mais nous devons nous rappeler que ce n’était pas seulement un palais, une forteresse et une prison, mais aussi qu’elle abritait ceux qui travaillaient à l’intérieur de ses murs ».

Des propos rapportés sur le site Nouvelles du monde.

L’Idaho occupé depuis la Préhistoire

Encore aujourd’hui, antrhopologues, paléontologues et archéologues (et beaucoup d’autres « logues ») se questionnent à propos des origines du peuplement des Amériques. Les découvertes sont assez rares, ce qui rend d’autant plus importante celle qui a été faite sur le site de Cooper’s Ferry, au nord de l’Idaho.

L’hypothèse la plus couramment admise du peuplement des Amériques est celle d’une migration depuis l’Asie sur la fine bande de terres qui reliait autre fois l’Amérique du Nord et la Sibérie : la Béringie.

Carte de la Béringie, large bande de terre reliant la Sibérie et l’Alaska

À cette époque, le continent nord-américain était entièrement recouvert de glaciers hormis sur un étroit corridor de plusieurs milliers de kilomètres dans lequel les hommes s’étaient engouffrés pour coloniser les États-Unis actuels.

Les peuples préhistoriques ayant migré appartenaient ainsi à ce que les chercheurs ont dénommé la culture « Clovis », qu’ils ont longtemps considéré comme la première à être arrivée sur le sol américain.

Plusieurs sites découverts depuis quelques années ont remis en question cette théorie. Cooper’s Ferry s’ajoute désormais à cette short list. Des traces d’anciens feux de camp et d’ossements d’animaux ont été retrouvés. Leur datation au carbone 14 a permis de dater les artéfacts de 14 000 à 16 000 ans, à la grande surprise des chercheurs.

La découverte permet donc d’avancer d’autres hypothèses sur l’arrivée des hommes dans les amériques : ont-ils longés la côte pacifique depuis la Béringie ? S’agissaient-ils déjà de peuples marins ayant découvert le continent ? C’est en tout cas cette dernière hypothèse que Loren Davis, professeur à l’Oregon State University, et son équipe privilégient.

L’hypothèse d’une migration depuis la côté Pacifique. Carte : Teresa Hall, Oregon State University

D’autres sont troublés par la ressemblance entre les objets retrouvés sur le site de Cooper’s Ferry et certains outils fabriqués à la même période au Japon, même si les liens sont assez difficiles à établir pour le moment, selon les spécialistes.

La Caudillo finalement exhumé

Je vous en parlais dans un article cet été, et bien cette fois, ça y est, après des années de débats enflammés en Espagne, l’exhumation de Franco a eu lieu. Pour rappel, il reposait depuis sa mort en 1975 dans le mausolée du Valle de los Caidos, gigantesque site funéraire construit en l’honneur des morts de la guerre civile espagnole.

44 ans après le rétablissement de la démocratie, les fractures qu’ont laissé la guerre civile et la dictature de Franco ne sont visiblement toujours pas refermées au sein de la société espagnole… à en réveiller les morts ! Depuis l’arrivée au pouvoir du parti socialiste espagnol en juin 2018, Pedro Sanchez avait fait de l’exhumation de Franco son cheval de bataille. Après plusieurs longs mois de conflits juridiques et débats endiablés, l’exhumation du corps de Franco a eu lieu le 24 octobre dernier, sur fond de polémique.

L’exhumation du Caudillo, ultramédiatisée de l’autre côté des Pyrénées, ne l’a que très peu été en France. C’est une chose assez regrettable car il s’agit d’un évènement marquant dans l’histoire de l’Europe, mais surtout dans l’histoire de l’Espagne et de sa mémoire. Bref, le cercueil fut transporté par 8 membres de la famille du défunt dictateur (dont le cousin de Felipe VI, actuel roi d’Espagne). Il sera transféré auprès de la dépouille de son épouse, dans un cimetière madrilène à près de 50 kilomètres du Valle de los Caidos.

Depuis plusieurs années (voire décennies), les différents partis de gauche espagnols réclamaient l’exhumation du corps du Général Franco. Cette dernière, souvent votée, était systématiquement bloquée par l’opposition des partis de droite espagnols dont le PP (Parti Populaire) et depuis quelques années le parti montant Vox (orienté extrême-droite). Cette année, l’abstention du PP dans le vote final a fait pencher la balance en faveur de l’exhumation, longtemps repoussée par différents conflits juridiques, notamment avec la famille du défunt.

Pour vous résumer la cérémonie, l’Obs a réalisé une courte vidéo résumant les faits :

Entre souvenir d’une dictature, respect des morts et simples conflits électoraux, le sujet divise la société espagnole. L’exhumation d’un dictateur plus de quarante ans après sa dépouille est-il un réel moyen de fermer des plaies… ou bien de les rouvrir ? Épineuse question…