Quand le géopolitique se mêle du patrimoine

En Novembre dernier, un accord de cessez-le-feu a été signé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sous l’influence de la Russie de Vladimir Poutine. Cet accord entérine une « défaite » arménienne dans ce conflit sanglant qui dure depuis près de sept mois. L’accord prévoit qu’une partie du territoire arménien, le « Nagorny Karabakh », passe désormais sous contrôle azéri.

Comme souvent dans le monde, c’est le patrimoine culturel qui pâtit des conflits géopolitiques. Il passe même souvent au centre de l’attention pour la propagande des belligérants. L’exemple récent le plus parlant est tristement incarné par Daesh avec la destruction d’une large partie des ruines de l’antique ville de Palmyre. Ceci pousse logiquement les autorités culturelles arméniennes à se demander aujourd’hui si le pouvoir azéri ne s’en prendra pas aux symboles présents dans la région, et notamment le patrimoine religieux.

Le pouvoir azéri a déjà montré par le passé ses velléités de rejet des symboles arméniens par la profanation et la destruction de croix traditionnelles arméniennes (les « khatchkars »). De plus, l’Azerbaïdjan rejette ouvertement l’origine arménienne de certains sites tels que le monastère de Dadivank, construit à partir du IX° siècle.

Le monastère millénaire de Dadivank, dont l’origine est disputée

Ainsi, Anar Karimov, responsable culturel azéri évoque une occupation militaire arménienne en 1992 ayant profondément changé (il emploi le terme de « violer ») les origines de ce lieu. Il accuse par la même occasion l’Arménie d’avoir violé la charte de l’UNESCO de 1954 concernant la protection des biens culturels… qui a tort ?

Affaire à suivre…

Des domus romaines dans la Drôme

C’est au Pègue que l’INRAP annonce la mise au jour du portique ainsi que d’une pièce d’apparat d’une ancienne domus. Qu’est-ce qu’une domus me direz-vous ? Il s’agit d’un luxueux habitat urbain de l’Antiquité Romaine.

Un exemple de domus romaine type – Crédit : weblatinus

Durant près de 4 mois, des fouilles auront permis la redécouverte d’une de ces domus citadine dans le village du Pègue (situé dans la Drôme, dans le Parc Naturel des Baronnies Provençales). Et l’un des éléments les plus remarquables de ce lieu est une partie de mosaïque de la pièce d’apparat parfaitement conservée.

La mosaïque de la pièce d’apparat – Crédit : S. Talour / INRAP

Cette mosaïque à motif géométrique n’est cependant pas une surprise, puisque l’INRAP souligne qu’elle est connue dans le village depuis le XIX° siècle, date des premières fouilles sur le site !

D’autre part, il est évoqué que la partie nord du site accueillait en son temps une activité artisanale et notamment métallurgique.

L’UNESCO numérise l’accessibilité pour handicapés

L’UNESCO publie régulièrement des directives afin d’orienter le secteur culturel dans ses actions, qu’il s’agisse de médiation ou de conservation. L’organisme émanant des Nations Unies a récemment rédigé une série de conseils promouvant l’accessibilité du patrimoine culturel numérisé pour les personnes en situation de handicap.

Le contenu numérique reste souvent inaccessible aux personnes handicapées

UNESCO

En effet, à l’heure ou le numérique prend de plus en plus d’ampleur dans ce secteur, l’UNESCO s’est interrogé dans son guide intitulé « Accessible Digital Documentary Heritage ». La multiplication des expositions numériques ainsi que la numérisation des collections renforcent la volonté de ce secteur d’apporter plus de possibilités aux personnes en situation de handicap, tout en soulignant les manques persistants dans ce domaine. L’UNESCO rappelle ainsi l’objectif de cette publication :

« Cette publication survient dans un contexte d’apparition de collections numériques — et en particulier de ressources accessibles en ligne. Bien que cela ait permis un énorme bond en avant en termes d’accès mondial à la culture, le contenu numérique reste souvent inaccessible aux personnes handicapées — surtout à celles qui ont des déficiences visuelles, auditives, motrices ou cognitives. »

Cet ensemble de recommandations est divisé méthodiquement en divers catégories correspondant aux spécificités techniques d’une numérisation pour personne en situation de handicap. L’UNESCO espère ainsi mieux guider les professionnels dans leur démarche de mise en accessibilité.

C’est tout pour cette dernière actu patrimoine de cette morne année 2020 ! Merci d’avoir lu et à bientôt pour le dernier focus de l’année !