Tout a commencé durant la période estivale de 2015, quand le club se décide enfin à mettre le prix sur un attaquant confirmé, orphelin depuis le départ du grand Aubam’. Très vite, un nom revient incessamment dans la presse, celui de Robert Beric. Illustre inconnu pour la plupart des Français, et pour cause Beric est bien un goleador, mais en Autriche. L’homme aux 33 buts en 50 apparitions sous la tunique Verte du Rapid Vienne signe finalement en toute fin de mercato dans le Forez, un soulagement pour Christophe Galtier qui tient enfin son attaquant.
Temps d’adaptation ? Robert ne connait visiblement pas puisque dès son premier match en tant que titulaire, il se met le Peuple Vert dans la poche en ouvrant le score dès la 4ème minute de jeu, face au Rosenborg de Soderlund et Selnaes en Europa League. 3 jours plus tard les Verts reçoivent Nantes, et devinez quoi ? « L’Inspecteur Beric » comme se plaisait à l’appeler Timothée Maymon remet ça au terme d’un enchaînement digne d’un pur numéro 9 qui nous manquait tant auparavant. 2 buts en 2 matchs dans le Chaudron, tout ceci en seulement 3 jours d’intervalle, il n’en faudra pas plus pour que le Chaudron ait trouvé son nouveau Chouchou.
S’en suivra une période de moins bien pour les Verts, où Robert arrivera néanmoins à tirer son épingle du jeu en scorant face au Gazelec, et en ouvrant le score face à Reims avec un remake de son premier but sous le maillot Vert, mais aussi du suivant face au Dnipro seulement 5 jours après.
« Et tout ça c’était avant le drame bien entendu » comme le disait un célèbre humoriste… Dimanche 8 Novembre, stade de Gerland, le Peuple Vert s’imagine déjà voir Beric célébrer son but pour venir gâcher la dernière confrontation entre les pires ennemis du football français dans cette enceinte. Il n’en sera rien, Lacazette tue les Verts à lui tout seul pendant que son coéquipier Ferri fusille les ligaments croisés de notre Robert au travers d’un tacle aussi inutile que dégoûtant. S’en suivra alors une très longue absence, que les Verts ne gèreront pas trop mal en recrutant en masse à l’hiver. Cela n’empêchera pas l’énorme désillusion de Bâle, mais au soir de la 38ème journée, deux rêves peuvent se réaliser pour les supporters stéphanois : le premier étant celui de voir leur Chouchou refouler la pelouse de Geoffroy-Guichard et le second étant de retrouver l’Europe à l’issue de ces 90 minutes face à Lille. Le premier souhait est exhaussé puisque accompagné d’une standing ovation du Chaudron, Beric remplace Maupay en seconde période, malheureusement, par la faute d’Eder (comme deux mois plus tard d’ailleurs), les Verts peuvent oublier leur rêve européen.
Ce retour était sans doute prématuré et s’en suivra une saison compliquée pour Beric, enchaînant les blessures. Néanmoins, il parviendra tout même à trouver à 6 reprises le chemin des filets en Ligue 1 et à se classer à la deuxième marche des meilleurs buteurs du club cette saison-là, avec notamment le but égalisateur dans le temps additionnel au Parc au terme une nouvelle fois d’un enchaînement appartenant aux vrais numéros 9.
Faisant partie des gros salaires de l’effectif, les dirigeants souhaitent s’en séparer durant le mercato estival de 2017 et il sera finalement prêté à Anderlecht durant 6 mois où il ne s’imposera jamais. De retour dans le Forez en janvier 2018, les Verts sont au plus mal, Gasset vient tout juste de prendre les commandes après deux passages ratés de Garcia puis de Sablé. L’ancien adjoint de Laurent Blanc réussit finalement sa mission, ramenant Sainté aux portes de l’Europe et il peut remercier son attaquant slovène. En effet, celui-ci nous effectue un bis repetita de son arrivée : entré à la mi-temps du match de Coupe de France contre Nîmes, Beric met seulement 18 petites minutes pour ouvrir le score dans un match que Sainté peinait à emballer malgré une supériorité numérique. Le Slovène est de nouveau adopté, d’autant qu’il inscrira 7 pions en une moitié de saison pour finir co-meilleur buteur du club.
La saison dernière, il fut un des grands artisans pour les retrouvailles de Sainté avec la scène européenne en inscrivant 9 buts en 23 matchs, soit plus d’un but tous les trois matchs. Cette saison, les différents changements de coachs n’ont pas vraiment profité à notre attaquant slovène, pas souvent titularisé et pas forcément utilisé à bon escient. Et pourtant, l’infatigable Beric a tout de même réussi à faire parler de lui en écrivant peut-être sa plus belle ligne sous le Maillot Vert, en donnant le Derby à Sainté dans les toutes dernières minutes du match. Si certains supporters Verts n’étaient pas encore conquis par le style atypique mais diablement efficace de notre attaquant, cette tête dans la lucarne opposée de Lopes a fait rentrer Beric à jamais dans l’histoire de l’ASSE et dans nos cœurs.
Apprécié de tout le vestiaire, comme en témoigne les innombrables hommages de ses coéquipiers, Beric a tenu à remercier le Peuple Vert ainsi que le Club sur Instagram ce dimanche, avec la même classe que celle qu’il avait dans les surfaces de réparation.
Il est temps aujourd’hui pour nous de dire au revoir et bon vent à notre Inspecteur, auteur de 34 buts en 105 apparitions sous la tunique Verte, dont un face à chacun des Olympiques et un face au PSG. Merci pour tous ces frissons Robert, et surtout pour le dernier…