Tout avait pourtant bien commencé pour les Verts avec une victoire à Dijon. Les plus pessimistes nous diront aujourd’hui que c’est la seule équipe qui se trouve derrière l’ASSE au classement.  La suite fut beaucoup plus douloureuse pour les Verts avec deux matchs nuls contre des équipes moyennes de Ligue 1, 4 défaites dont la dernière en date contre le promu Metz à domicile, et comme si cela ne suffisait pas, une défaite en Europa League face à La Gantoise. Les Verts pointent aujourd’hui à la 19ème place du classement et nous rappellent les sombres heures d’un passé pas si lointain.

Mais à qui la faute ?

Comme lors de chaque « crise » à Sainté, chacun semble se renvoyer la balle. La palme revient encore une fois à notre président du Conseil de surveillance Bernard Caïazzo, plus souvent sur Paris que sur Sainté qui a déclaré il y a quelques jours qu’il faudrait être « le dernier des idiots » pour rappeler Gasset, il voit aujourd’hui en lui « la solution » pour l’avenir de Sainté… Quand on vous parlait d’amateurisme, au  niveau de la communication, le mot est gentil. Au niveau de la présidence du directoire incarnée par Roland Romeyer, on n’est pas loin du silence radio : celui-ci aurait appelé Printant pour lui demander de partir, et serait davantage pour une arrivée de Claude Puel pour remplacer l’ancien Bastiais.

Au milieu de tout ça, il y a donc Ghislain Printant. L’ex-adjoint de Gasset savait la lourde mission qui l’attendait en reprenant les rênes de l’ASSE. Celui-ci interrogeait avant même qu’il ne soit nommé numéro 1 du fait de son manque d’expérience. Les débuts de celui-ci à la tête du club le plus titré de France donnent raison aux plus dubitatifs. Le monde du football est un monde cruel puisque tout se joue à pas grand-chose et il semble compliqué désormais pour Printant d’inverser la tendance d’autant qu’il ne semble donc plus avoir la confiance de ses dirigeants, et même selon certaines rumeurs, du vestiaire.

Le vestiaire, parlons-en. Celui-ci est particulièrement incarné par la personne de Yann M’Vila puisque c’est lui qui avait, dès la fin de saison dernière, mis des conditions à son avenir, en expliquant que celui-ci dépendait de celui de Printant. Yann avait montré ce jour-là tout l’amour du maillot Vert dont il disposait à ce moment-là. Le problème était qu’on ne pouvait pas lui reprocher grand-chose à l’époque, celui-ci assumant pleinement son rôle sur le rectangle vert. Cependant, quelques mois après, le milieu de terrain stéphanois est loin d’avoir retrouvé son rendement. De plus, celui-ci semble évoluer « dans un fauteuil » puisqu’il ne semble jamais être mis en concurrence par qui que ce soit. Que ce soit Youssouf, Cabaye ou Ahoulou, ceux-ci lui sont à chaque fois associés. Ceci ne doit pas vraiment pousser M’Vila à se transcender. Pour le reste, nous avons pu voir que seul Hamouma, Perrin, Debuchy, Kolo et Beric ont assumé hier soir en venant s’expliquer avec les Magic Fans et les Green Angels. Le vestiaire semble avoir un peu trop de pouvoir et oublie un petit peu que sa vocation est de défendre les couleurs vertes et blanches sur le terrain. Difficile néanmoins de leur en vouloir d’essayer de s’impliquer dans la gestion du club quand on voit comment celui-ci est géré en coulisses.

La pâle réalité du terrain

Le rendu sur le terrain est malheureusement à l’image de ce qu’il se passe plus haut : inquiétant et insipide. Hier encore, face à un promu, que les Verts ont eu du mal à produire du jeu ! Finalement, les problèmes restent les mêmes par rapport à ceux rencontrés l’année dernière, en version accentuée cette fois-ci : à savoir un jeu beaucoup trop latéral quand il n’est pas trop direct. Les Verts se contentent de faire tourner le ballon derrière, de la droite vers la gauche ou inversement, sans jamais arriver à casser de lignes ou créer un décalage par une passe ou une conduite de balle. Ceci conduit à une utilisation abondante du jeu long sans avoir les éléments nécessaires pour l’exploiter (Beric étant, malgré sa taille, un piètre joueur de remise). Cette « qualité de jeu » si on peut appeler ça comme ça, a pour conséquence un nombre extrêmement faible d’occasion franche. Que ce soit à Lille, Gand, Marseille ou encore face à Metz, nous vous mettons au défi de nous sortir 5 occasions franches au total, vous allez voir le casse-tête. De plus, la pression mise en interne sur Printant n’a pas l’effet escompté, au contraire : hier soir, au moment où les Verts commençaient à prendre le jeu à leur compte (début de seconde période), celui-ci se sentant au pied du mur décida de changer de système en passant en 3-5-2, avec Nordin côté gauche chargé de faire le piston. Celui-ci ne comprit pas, il était en effet jusqu’ici le joueur offensif le plus remuant et ce double rôle à assumer ne fonctionna pas. Il prit d’ailleurs un carton jaune et fût beaucoup plus transparent offensivement.

Il y a donc beaucoup de travail, et peu de temps : les Verts entament une semaine décisive avec un déplacement périlleux à Nîmes, puis la réception de Wolfsburg avant celle de nos voisins. Une réaction est attendue, et les joueurs doivent en être conscients, car une défaite dans le derby entérinerait un divorce entre les tribunes et le club, déjà presque consommé.

X
(Source : Furania-Photos)