Les Verts sont dans le dur ! Depuis la douloureuse défaite face au voisin rival, les hommes de Gasset ont enchaîné une humiliante défaite face à Dijon à domicile en Coupe de France et sont allés chercher un point à Nantes dans le contexte très particulier de la disparition de l’ex-attaquant des Canaris, Emiliano Sala. De leur côté, les Rennais sont toujours aussi irréguliers : capables à la fois de battre le second lillois en Coupe de France et de perdre milieu janvier, contre le bon dernier Guingampais. En clair, une équipe aussi bien capable de nous en mettre quatre, que de passer totalement à côté de son match et de nous laisser les trois points avec un doublé de Diony !
Côté stéphanois, comme nous l’avons dit, il faudra faire sans l’homme providentiel et ses 12 buts en championnat, Wahbi Khazri, suspendu, tout comme Yann M’Vila expulsé à la Beaujoire au prix d’un carton rouge dont seuls les arbitres français ont le secret ! En revanche, les deux recrues, Aït-Bennasser et Vada seront bien présentes, le premier ayant de grandes chances de connaître sa première titularisation sous le maillot vert. Mathieu Debuchy, « remis » de sa blessure, pourrait retrouver sa place sur le flan droit de la défense, deux mois après sa dernière apparition, poussant ce bon vieux KMP vers l’axe du terrain en fidèle couteau suisse, comme l’a laissé sous-entendre Jean-Louis Gasset. Une position dans laquelle il avait montré d’excellentes choses face à Nantes en seconde mi-temps.
Les Rennais joueront quant à eux vraisemblablement sans leur capitaine Benjamin André, visiblement émoussé physiquement (si on devait le comparer à quelqu’un chez nous, ce serait peut-être Hamouma qui est totalement l’opposé, le Rennais ayant disputé toutes les rencontres en Ligue 1 cette saison avec les bretons). Baal, Guitane, Danze et Lea Siliki devraient être également absents.
Je me souviens…
16 avril 2005, 20h (et oui à l’époque on avait la chance d’avoir pas moins de 7 matchs par journée le samedi à 20h, mais ça c’était avant…). Les Verts se déplacent à l’époque au dénommé stade de la Route de Lorient, dans un contexte un peu similaire à celui d’aujourd’hui : en effet, alors qu’ils sont promus dans l’élite, les Verts peuvent encore rêver d’accrocher leur ticket européen, à 6 journées de la fin du championnat et cela passe par un résultat face à un concurrent direct, le Stade Rennais.
Pour ma part, j’ai à cette époque 8 ans, je suis déjà amoureux des Verts et j’assiste à cette rencontre dans un bar du centre-ville, bondé, les élus n’ayant pas encore décidé de le déplacer à Monthieu…
L’entame est parfaite pour Sainté puisque dès la 7ème minute l’ancien Rennais Piquionne ouvre le score, faisant dans le même temps exploser de joie le parcage et les bars stéphanois, qui se mettent à croire de plus en plus à l’Europe quasiment 30 ans après !
Mais comme souvent, les Verts arrêtent de jouer, et concèdent l’égalisation un peu moins de 10 minutes avant la pause, avec le duo Monterrubio-Frei à la baguette, ce dernier inscrivant d’ailleurs son 16ème but de la saison.
Néanmoins, les Verts ont du cœur, et devant le parcage blindé de fous-furieux stéphanois, Piquionne joue un deuxième mauvais tour à ses anciens coéquipiers en servant cap’tain Sablé qui ne se fait pas prier pour envoyer le ballon au fond des filets d’Isaksson avec l’aide de la barre. Qu’importe, les Verts mènent 2-1 et le peuple vert jubile, lui qui restait sur 3 saisons de purgatoire en Ligue 2…
Mais comme à l’accoutumée, une décision arbitrale discutable va priver Sainté des 3 points, un léger contact entre Monturrubio et Ilunga suffit pour que Monsieur Lannoy donne un pénalty aux bretons (bon on n’est pas en train de vous dire que ce bon vieux Ilunga était un enfant de cœur, mais on vous laissera en juger par les images du résumé vidéo).
Monterrubio se fait « justice » lui-même. Les Verts prennent néanmoins un point précieux dans la course à l’Europe qu’ils s’empressent de dédier à Vincent Hognon dont la maman est mourante.
Finalement, en fin de saison, Rennes terminera (de deux petits points…) devant les stéphanois qui décrocheront la plus petite des Coupes d’Europe : la Coupe Intertoto. Qu’importe, le Peuple Vert sillonnera une nouvelle fois les routes européennes avec un déplacement en Roumanie pour y défier Clujj mais aussi un autre en Suisse, à Genève face à Neuchâtel, resté dans les annales pour les 10 à 12000 stéphanois ayant garni les tribunes du stade de la Praille.
Ce qu’on aimerait voir :
-Une équipe stéphanoise renouant avec le succès, en montrant qu’elle n’est pas ultra-dépendante de Khazri, ce qui permettrait d’aider à cicatriser la défaite dans le derby
-Un parcage stéphanois bien garni : il est désormais très rare de pouvoir se déplacer sans restriction en France pour supporter son équipe de coeur, les instances ayant préféré basculer dans le tout répressif depuis quelques saisons, en témoigne encore la décision de la commission de discipline jeudi dernier, privant Geoffroy-Guichard de ses deux poumons face à Strasbourg. Néanmoins, à ce jour, aucune limitation ou interdiction ne visant les supporters stéphanois, nous espérons donc que cette occasion sera mise à profit, l’ASSE pouvant bénéficier du soutien de nombreux supporters exilés en Bretagne.
Ce que l’on n’a pas envie de voir :
-Ben Arfa s’amusant une nouvelle fois avec notre défense : en effet, c’est devenu une fâcheuse habitude qu’a pris l’ancien Lyonnais. Déjà avec Nice il y a quelques saisons, Hatem était venu faire sa promenade de santé à Geoffroy, et cette saison avec Rennes on n’en était pas loin jusqu’à ce qu’il loupe son pénalty face au Kop Nord. Subo, Kolo, Cap’tain Perrin ou encore Saliba, vous êtes prévenus !
-Un Sainté frilleux, un Sainté qui a peur de jouer : ça aussi, c’est une fâcheuse habitude que les Verts ont pris. « On joue à l’extérieur, un point c’est déjà pas mal », c’est franchement ce qu’on a l’impression de voir trop souvent. Pas plus tard que la semaine passée, à Nantes, par exemple, les Verts ont marqué et se sont arrêtés de jouer… Passer un pallier passera par là, par l’envie de gagner !
Les compos probables :
Rennes : Koubek, Gélin, Da Silva, Zeffane, Mexer – Grenier, Bourigeaud, Hunou, – Sarr, Ben Arfa, Niang
Saint-Etienne : Ruffier – Subotic, Perrin, Kolodziejczak, Gabriel Silva, Debuchy – Monnet-Paquet, Aït Bennasser, Cabella – Diony, Hamouma
Prono :
Manque de rythme causé par les reports de matchs, d’automatismes dans un milieu de terrain déserté par la paire Selnaes – M’Villa, résultats et contenu peu enthousiasmants ces dernières semaines, Sainté n’attaque pas ce match dans les meilleures dispositions. Mais en éternels optimistes que nous sommes, on n’a d’autres choix que de penser que la série de victoires nous menant à la seconde place du podium commence maintenant. Victoire des verts 3-1 grâce à Diony, Cabella et Beric contre un but de Sarr pour Rennes.