Dimanche 3 mars, 22h45 : les verts sortent la tête bien basse du stade Vélodrome, battus une énième fois dans un stade qui ne leur sourit plus depuis 40 ans. Une défaite lourde de conséquence pour la bande à Perrin qui voient ses adversaires du jour, pourtant complètement largués quelques semaines avant, comptant jusqu’à 6 points de retard au soir de la 23ème journée, lui passer devant. Une semaine plus tard, après une nouvelle prestation indigente face à Lille, Sainté dit non seulement adieu à tout espoir d’entendre l’enivrante musique du mardi soir, mais concède 4 points à l’Ohème, en pleine bourre grâce à un Mario Balotelli tout feu tout flamme, et qui se remet à « jouer le titre ».

Deux matchs plus tard, la donne est bien différente : les verts sont repassés devant et pourraient à leur tour compter 4 points de plus que les phocéens et, avec un brin d’idéalisme, 6 sur des rémois sèchement battus à Strasbourg cette semaine (4-0). Une formidable opportunité comptable, vous l’aurez compris, mais surtout la preuve que rien n’est jamais terminé et qu’en deux matchs, un écart peut être totalement effacé. Cependant, il faudra, pour en profiter, l’emporter sur une pelouse de la Licorne où les hommes de Christophe Pelissier n’ont plus perdu depuis le 27 janvier dernier (face à nos vilains voisins), restant également sur une série de cinq matchs sans défaite leur permettant de garder une distance confortable de 7 points vis-à-vis de la zone rouge.

Comment ça va jouer ?

Jean-Louis Gasset, en plus de revenir sur le banc après son match de suspension purgé face à Nîmes, pourra compter sur le retour de deux cadres : son capitaine Loïc Perrin, de retour de blessure, et son meilleur buteur Whabi Khazri, suspendu deux matchs après une énième prise de bec avec un arbitre, Mickaël Lesage n’ayant pas été aussi clément que ses homologues des matchs précédents. Une absence qui aura finalement été un mal pour un bien : en l’absence de leur supposé maître à jouer, les Verts jouent mieux. Un festival offensif à Caen (0-5) puis une victoire étriquée mais riche en occasions face à Nîmes (1-2) ont montré des facettes de jeu trop peu vues depuis le début de saison, indépendantes de l’international Tunisien, qui semblait avoir créé une dépendance certaine au sein du système de jeu stéphanois.

Un renouveau qui se traduit par la mise en valeur de deux visages : ceux de Robert Beric et d’Arnaud Nordin. Le premier a été buteur à deux reprises lors des deux derniers matchs, faisant preuve d’une efficacité redoutable (19 tirs, 14 cadrés, 5 buts en 657 minutes soit 1 but toutes les 131 minutes), le second se montre moins efficace mais a ouvert son compteur but à Caen, multipliant les incursions dangereuses lors de ses deux titularisations. On espère les revoir ce soir associés à l’ancien Rennais, au sein d’une attaque qui aurait vraiment de la gueule. Derrière, c’est Subo qui devrait faire les frais du retour de Perrin. Saliba devrait quant à lui être préservé en vu de la demi-finale de Gambard’ qui aura lieu demain à l’Etrat (15h au stade Aimé Jacquet, venez nombreux pour pousser nos garagnas jusqu’au stade de France !). Enfin, Vada devrait connaître sa première titularisation sous le maillot vert, pour suppléer Ait Bennasser, suspendu.

Côté Amiénois, il faudra faire très attention à la vitesse d’Otero et Mendoza, qui avait fait beaucoup de mal sur les contres au match aller et mis à contribution un Stéphane Ruffier décisif à plusieurs reprises. Moins joueuse que l’année dernière, l’équipe du président Joannin a cependant retrouvé une certaine solidité, n’encaissant que douze buts sur la phase retour. Une arrière-garde difficile à prendre à défaut et qui aura à cœur de continuer sur sa lancée pour acquérir le plus rapidement possible le saint Graal du maintien. Enfin, on gardera un œil attentif à la prestation d’Eddy Gnahoré, annoncé sur les tablettes vertes en vue de la saison prochaine…

crédits photo: demivolee.com

Je me souviens : Amiens – Saint-Etienne 0-2, 3 février 2018

Le mercato hivernal vient de se terminer et les résultats n’ont pas tardé à se montrer convaincants : après une victoire face à Caen, grâce notamment à un but de la recrue Paul-Georges N’Tep, Sainté va défier Amiens dans la poursuite de son opération remontée. Un match qui aura une importance capitale puisque, si le contenu du match face à Caen n’avait pas fait se lever les foules, le match face à Amiens fera figure de référence en termes de maîtrise.

La première mi-temps est verte : 8 tirs, une possession de balle frisant les 70%, il y avait fort longtemps que l’on n’avait plus vu pareille emprise sur un match. C’est au niveau de l’efficacité que le bas blesse encore, mais la suite sera davantage fructueuse. C’est d’abord Mathieu Debuchy qui, pour son premier match en vert, reprend une frappe Jonathan Bamba repoussée par Gurtner à la suite d’un corner pour ouvrir la marque en renard des surfaces. C’est ensuite Rémy Cabella qui assoit la victoire des siens sur un service de Vincent Pajot, permettant aux verts d’obtenir un premier match référence dans la longue lignée de résultats positifs les ayant presque conduit vers l’Europe…

Ce qu’on veut voir :

  • Des velléités offensives toujours aussi manifestes : Si tout ne fut pas parfait, les deux dernières rencontres nous ont montré qu’on savait un tant soit peu jouer au football. Enthousiasme, verticalité, audace : ces ingrédients ont été indubitablement présents, eux qui manquaient depuis bien trop longtemps. Ne brisons pas cet élan et couplons-le à une plus grande efficacité, pour donner encore plus de corps à une victoire qui serait une formidable opération.
  • Un trio offensif Khazri – Nordin – Beric : Au vu de l’importance du premier et de la forme des deux derniers, cette association apparaît comme la plus viable en ce moment. Avec le Tunisien et l’international U20 sur les côtés, l’inspecteur dans l’axe pour marquer du pied, du genou, du dos ou du tibia, on risque de voir beaucoup d’initiatives et une folie qui fait déjà frétiller les papilles des plus gourmands de beau jeu !

Ce qu’on ne veut pas voir :

  • Des largesses défensives trop importantes : Jouer haut implique de prendre des risques, d’augmenter la largeur du bloc et donc de laisser des espaces. C’est une certitude : les Verts vont concéder quelques occasions ou à minima, des situations chaudes. Attention cependant à ne pas organiser de journée portes ouvertes et à garder une rigueur défensive face à une équipe dotée de joueurs très rapides. Messieurs Polomat, Subotic, Perrin ou Kolodziejczak, si vous nous lisez…
  • Un carton jaune pour Khazri : Cela rimerait avec suspension automatique par révocation de sursis, et on n’en a pas besoin pour le sprint final. Whabi, calme toi, on aime ton énergie, beaucoup moins ton indiscipline !

Notre prono : Amiens 1-2 Saint-Etienne