Post Malone vient de sortir son troisième album Hollywood’s Bleeding le 6 septembre. Ouais, je sais, je suis carrément en retard par rapport aux autres.
Chanteur, parolier et producteur de talent, Austin Richard Post, aka Posty sur cette machine du démon qu’est Twitter, est originaire de Dallas, Texas. Le gars est né un 4 juillet – jour de la Fête Nationale chez les Cainris – et c’en est presque logique tant Post Malone est une synthèse de quasiment tout ce qu’a pu nous offrir les US en terme d’identités et styles musicaux différents, check ses tattoos j’te dis. Le gars est Américain, il n’y a aucun doute là dessus.
Connu depuis maintenant 4 ans depuis son « White Iverson » de 2015 en hommage au joueur de NBA Allen Iverson, Post Malone est un des plus gros phénomènes de la décennie. Sans blagues. Et comme tous les phénomènes, il est loin de faire l’unanimité. C’est bien connu. Oui, il y a des gens qui n’aiment pas Kurt Cobain, Dimebag Darrell ou bien Stevie Ray Vaughan. D’ailleurs, Malone les a tous les trois tatoués sur ses phalanges. Coïncidence ? On s’en fout pour tout te dire.
Post Malone a 24 ans. Voilà, je pose ça là moi. Accomplir ce qu’il a accompli à cet âge, c’est quand même pas banal. Encore une fois, son troisème LP est en tête des meilleures ventes un peu partout. Il faut savoir que son précédent opus Beerbongs & Bentleys, sorti l’année dernière, s’est écoulé à plus de 5,2 millions d’exemplaires. Je n’aime pas particulièrement parlé « chiffres » mais force est de reconnaître que Post Malone, statistiquement déjà, baise bien le game. Premier véritable album où Posty développe une véritable identité, tant musicale qu’en terme de lyrics, Beerbongs & Bentleys choppe la première place du Billboard 200 – classement US hebdomadaire prenant en compte les ventes physiques et les streams – dès sa première semaine d’existence auprès du public. Qui n’a pas déjà écouté, ne serait-ce qu’une fois, le morceau « rockstar » avec 21 Savage et son beat trap minimaliste ? Ça a dépassé le milliard de streams en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire si tu veux tout savoir. Pareil pour sa puissante ballade « Better Now ».
La plateforme de streaming Spotify annonce d’ailleurs à l’époque que toujours durant cette première semaine de sortie pour Beerbongs & Bentleys, l’album établit un nouveau record avec plus de 236 millions de streams aux US et plus de 411 à travers le monde (411 millions hein, pas 411 tout court, ça serait pas logique tu comprends bien). Ouais, Post Malone est le Roi du Streaming. On a eu le Roi de la Pop, c’était sympa. Maintenant, il y a Posty pour battre des records en veux-tu en voilà. Fort ! Un exemple parmi d’autres, son deuxième album sort quand son premier est toujours dans le top 10 des meilleures ventes, soit plus de 18 mois après sa sortie. Fort on te dit ! Le gars est une machine. Hyper-productif.
Artiste hybride, s’essayant à beaucoup de genres et styles différents, on peut dire de Post Malone qu’il est un artiste trap aux véritables influences rock. Post Malone cultive ses influences très variées. C’est pourquoi on peut le voir chanter par cœur dans un tour bus, en compagnie de son ami et youtubeur Jared Dines, le morceau « Peace Sells » du groupe de thrash metal américain Megadeth ainsi que le « Psycho Killer » des Talking Heads tout en invitant le rappeur Future sur son dernier opus. Le gars a une connaissance certaine du metal extrême et il arbore un tatouage Johnny Cash sur l’épaule. Oui oui, c’est tout à fait plausible. C’est même ce qui est beau avec l’être humain tu me diras. Tu peux parfaitement aimer Hank Williams, Zed Yun Pavarotti, Mgla, l’Aigle de Carthage, Black Magick SS et Young Thug.
Post Malone peut être défini comme un crooner dans la mesure où sa voix communique beaucoup d’émotions. Cela expliquant son énorme succès aujourd’hui pour une génération qui accorde toujours plus d’importance aux émotions et aux sentiments.
Ses détracteurs résument singulièrement sa musique à des mélodies catchy calées sur des instrus trap, un usage abusif de l’Auto-Tune et des solos de guitare électrique occasionnels. Même si l’on peut déceler quelques aspects récurrents de sa musique là dedans, le bonhomme de Dallas en a beaucoup plus sous le pied…
Parce qu’à 24 ans, Post Malone est un faiseur de hits dans l’âme et à l’image de son dernier album, Hollywood’s Bleeding, sa musique ne se résume pas qu’à cela, en fait, elle ne se résume pas du tout. Alors certes, on retrouve les mélodies planantes, les hymnes pop, les instrus trap et tout le toutim, le tout rendu hyper catchy par une prod aux petits oignons mais cet opus souligne surtout une totale liberté artistique et créative pour Post Malone. Suite logique de Beerbongs & Bentleys, il n’y a plus aucunes limites pour Malone avec le parti pris indie pop de « Allergic » ou ce « Staring At The Sun » définitivement synthwave et la dernière des 17 pistes qu’est « Wow. », son d’anthologie pour faire la bagarre (la fête quoi).
Je n’écoute pas la radio ou que très rarement. Pas par mépris pour celle-ci. En réalité, j’aime beaucoup l’écouter. Mais pour ce qui est de la musique, je dois avouer que je suis bien plus rôdé aux plateformes de streaming, ces dernières matchant beaucoup plus avec ma consommation personnelle. C’est pourquoi je n’ai écouté le morceau « Sunflower », hormis dans la BO du sublime Spider-Man: Into the Spider-Verse, qu’une fois Hollywood’s Bleeding sorti. Je dis ça parce que je n’ai pas « subi » ce morceau qui, il faut bien l’admettre, passe « régulièrement » sur les ondes. En gros, j’ai trouvé ça frais. Le morceau est clairement pop (et c’est assumé, comme toujours avec Post) et on retrouve une collab’ avec Swae Lee (les deux avaient déjà travaillé ensemble pour « Spoil My Night » sur Beerbongs & Bentleys).
Le premier véritable single de l’album est « Goodbyes » avec Young Thug. Sorti au début de l’été, il a directement chopé la troisième place des charts US. Cet excellent morceau démontre le talent indéniable de Malone consistant à appliquer une esthétique musicale trap sur quelque chose qui, dans ses fondamentaux, est un modèle de composition de pop classique. En gros, le mélange marche du feu de Dieu. Et c’est, je pense, pour ça que Post Malone a tellement de succès. Car il a le talent de prendre comme matériau de base un schéma familier pour tout le monde et va le moduler au fur et à mesure de son processus créatif pour lui donner une teinte beaucoup plus personnelle. Le gars étant un artiste trap, il apporte une touche trap.
L’album passe tellement bien les amis – comme à chaque fois avec Malone pour être franc – et des morceaux comme « Internet », « Myself » ou bien « I Know » se laissent volontiers s’écouter plusieurs fois tant le mood est bon bordel ! Quand tu lances l’album, en principe tu l’écoutes d’une traite. Et surtout, tu l’écoutes en hochant de la tête.
Enfin, car je veux finir là dessus, prenons le fameux « Take What I Want ». Post Malone fait venir Future et Ozzy Osbourne sur un même morceau. C’est trop fort je trouve. Déjà, au moment où sur Insta, Post Malone annonce les guests de son futur album, je vois marqué « Ozzy Osbourne ». Je trouve pas ça si étrange connaissant Malone mais j’attendais de voir le résultat avec impatience. Surtout qu’à ce moment là, la tracklist n’étant pas dévoilée donc impossible pour moi de connaître le nom du morceau sur lequel le Prince of Darkness allait apparaître. Et que de satisfaction de voir que non seulement le morceau fonctionne mais en plus il y a un autre guest : Future. Moi je suis heureux quand ça se passe comme ça.
Gros bisous !