Puel se saborde d’entrée
Mercredi 26 février, 23h : Lyon crée l’exploit contre la Juventus en s’imposant 1-0 au Groupama Stadium. Tous les spécialistes en après-match félicitent l’équipe lyonnaise pour avoir mis en échec CR7, Dybala and co mais aussi pour avoir réussi à tromper la deuxième défense de Série A. Mais c’est bien le milieu de terrain lyonnais composé de Tousart buteur d’ailleurs, d’Aouar et de la nouvelle recrue Guimaraes qui fut encensé à l’occasion de cette rencontre tant il aura médusé celui de la Vieille Dame composé de Bentancur, Pjanic et Rabiot s’il vous plaît.
Dimanche 1er Mars 20h : Jour de derby, la compo de Puel tombe : celui-ci ne trouve rien de mieux que de mettre notre milieu de terrain en infériorité numérique face à celui qui a mangé celui de l’octuple champion d’Italie. Comment peut-on imaginer un instant que les seuls Cabaye et M’Vila pourraient avoir un meilleur rendement que les trois milieux lyonnais.
Même jour, 21h50 : le résultat est accablant à la mi-temps : les Verts n’enchaînent pas deux passes, les joueurs lyonnais se baladent et pourraient mener de deux ou trois buts à la pause mais nous rentrons finalement aux vestiaires avec un seul but de retard. D’ailleurs, le but n’est même pas encaissé dans le jeu mais sur coup-franc, avec au passage une belle erreur de marquage. Une stat résume d’ailleurs parfaitement ce premier acte : Bruno Guimaraes a réussi quasiment autant de passes que l’ASSE tout entière (65 vs 69) ! On ne peut donc pas vraiment parler de bataille du milieu de terrain dans cette rencontre, tant celui de l’ASSE est inexistant. Pire encore, l’envie : alors qu’on se fait tourner pendant 45 minutes, aucun joueur n’est capable de sonner la révolte ne serait-ce que par des fautes intelligentes qui cassent le jeu (ce que les adversaires réalisèrent parfaitement bien dans le second acte). Encore un symbole criant : la première faute de Sainté fut celle amenant le but à la 25ème minute ! Une faute seulement en 25 minutes dans un derby où l’on rentre aux vestiaires avec seulement 22% de possession de balle. Qui plus est, la faute est réalisée dans une zone ultra-dangereuse, la sanction fut d’ailleurs immédiate.
Dans le second acte, on ne parlera pas de réveil, le mot serait trop fort mais plutôt d’un relâchement des joueurs lyonnais qui a permis aux Verts d’exister enfin dans cette rencontre. Il y a même un moment où on s’est demandé si on n’allait pas arracher un point à l’occasion d’un bon vieux hold-up à l’ancienne (coucou Dimitri) tant les événements étaient en notre faveur : 2 buts refusés en faveur de l’OL et un hors-jeu assez limite pour éviter un pénalty pour Lyon. Les Verts se procureront même quelques situations : Bouanga notamment avec une frappe assez excentrée et sur coup-franc ou encore sur autre un coup-franc de Boudebouz cette fois-ci à la suite duquel Marçal ne fut pas bien loin de nous offrir un point. Bien trop pauvre néanmoins pour obtenir quelque chose du match le plus important de l’année. Lyon bénéficiera bien en fin de match de son traditionnel pénalty, indiscutable cette fois-ci après une main dans le temps additionnel de Kolo, catastrophique encore une fois. Dembele transforme la sentence par une Panenka : le calice jusqu’à la lie pour Sainté.
Un énième derby donné
Au XXIème siècle, Lyon a commencé par surdominer le championnat de France, et donc aussi les confrontations face à son éternel rival. A partir de 2010, les débats s’équilibrent et les Verts parviennent à renouer avec le succès notamment à l’occasion du mythique 100ème Derby, en 2014 en s’imposant 3-0 à la maison ou encore au match aller avec la tête de Robert Beric à la 90ème minute. Cependant, ces quelques victoires représentent plutôt l’arbre qui cache la forêt face à l’OL : combien les Verts ont-ils donné de derby ces dernières années ? Quand on dit « donner », on fait surtout référence au manque d’envie qui doit pourtant être la composante dominante de ce match à la saveur si particulière. Et il faut bien reconnaître qu’en face, celle-ci est toujours présente. A titre d’exemple on pourra bien-sûr citer le dernier derby à Gerland perdu lâchement, avec un triplé de Lacazette dans lequel les Verts s’étaient fait marcher dessus, au sens propre comme figuré, puisque Beric en était reparti avec les croisés. 2 ans plus tard, on subissait l’humiliation suprême à Geoffroy-Guichard, en prenant une Manita à domicile. On peut même évoquer le 4-0 subi à Gerland en avril 2006 où les Lyonnais déjà champions et maquillés pour l’occasion, nous humilièrent dans leur antre. On pourrait aussi parler du match retour de l’année dernière donné par Kolo dans les derniers instants, même si dans ce dernier, on ne pouvait pas pointer du doigt un manque d’envie.
Bref, la liste des derbys qui n’ont pas été abordés de la bonne manière par nos Verts est bien trop longue ces dernières années. Le Derby devrait pourtant être dans l’ADN de ceux qui portent la tunique Verte, encore plus pour les joueurs formés au club. Force est de constater que cet ADN se retrouve beaucoup plus dans le camp d’en face. Pendant des années, nos éternels ennemis ont pris le dessus dans ce match si particulier notamment du fait des joueurs alignés, la plupart étant formé à l’OL et jouant donc des derbys depuis les plus jeunes catégories. Même leur staff jusque récemment était quasiment 100% Lyonnais. Ce sont bien ces « détails » qui font la différence. Même si les Verts ont réussi à rééquilibrer les débats depuis une dizaine d’années, il y a tout de même une éducation de ce que représente le derby à revoir. Il est interdit par exemple d’assister à ce que l’on a vu hier pendant plus de 45 minutes, rien qu’au niveau de l’envie. Cette envie couplée à l’amour du maillot constituent bel et bien le socle de base pour un derby réussi, les deux semblaient cruellement manquer hier soir.
Twitter nous a d’ailleurs offert un petit florilège de réactions à chaud, sans pour autant manquer de réflexion :
La Coupe pour sauver la saison
Jeudi, les Verts auront l’occasion d’éclaircir une saison jusqu’ici bien terne. En battant Rennes dans le Chaudron, ceux-ci auraient l’occasion d’emmener pour la deuxième fois de l’Histoire le Peuple Vert au Stade de France (enfin troisième si on compte la confrontation de Ligue 2 face au Red Star en 1999). On ne peut même pas dire que c’est le dernier match à enjeux de notre saison puisque les Verts vont devoir désormais cravacher pour se maintenir en première division. Il n’y a désormais plus qu’à espérer d’y parvenir, et de pourquoi pas disputer une finale de Coupe de France avant que le grand ménage ne s’opère cet été.