Rennes l’a fait. Et en un sens, ce club habitué aux défaites et à la médiocrité (au sens de moyen, là où le club est très fort c’est-à-dire ne rien perdre mais ne rien gagner non plus) a un peu surpris tout son monde. Bien classé en championnat, à quelques encablures des places européennes, les Rennais ont surtout frappé fort en 16ème de finale après avoir finalement concédé le nul à l’aller face au Betis Séville. Une victoire 3-1 à l’extérieur qui leur permet de se qualifier pour les 8èmes de finale.

Pas de remake du match aller donc, et Julien Stéphan pourra dormir serein avec le sentiment du travail bien fait. Le Stade Rennais verra, pour la première fois de son histoire, les 8èmes de finale de l’Europa League après un match réellement maîtrisé.

Le score : 1-3

Certes, les statistiques ne donnaient pas beaucoup de chances aux Rennais après la déception du match aller. Mais les joueurs ont répondu présent et on a retrouvé un peu ce club capable du meilleur comme du pire, mais habitué à se trouer lors des grands rendez-vous. Ce ne sera pas le cas cette fois. Pourtant, l’entraineur de Séville Quique Setién avait mis ses joueurs en garde cette semaine : « Rennes est capable de gagner ici, ils en ont mis trois à l’aller ».

Grâce à un pressing très haut et vif sur le terrain, Rennes a pu ouvrir l marque très tôt dans le match, par l’intermédiaire de Bensebaïni (22e, 1-0), d’une tête victorieuse sur un corner frappé par Clément Grenier. Les Rennais ont même doublé la mise à la demi-heure de jeu grâce à Hunou (30e, 2-0), à la réception d’un centre-tir de Sarr. Lo Celso réduit le score en reprenant un bon centre de Canales (1-2, 41e). Mais la mi-temps n’est pas sereine. Les démons de l’aller hantent un peu les consciences.

Après une gueulante à la mi-temps, les Sévillans se rebiffent. La bête blessée veut refaire le coup du match aller. Mais en face, les Rennais en ont sous la galette. Dominé, Rennes rompt (comme les chapeaux des Bretons) mais ne cède pas. Et comme un symbole, après avoir fait le don rond (vive la Bretagne) pendant quasiment toute la mi-temps, c’est Hatem Ben Arfa, le Zidane breton, qui a offert à Niang le but de la victoire assurée (90e+4, 3-1). A noter que ce-dernier sera quand même absent au match aller des 8èmes.

Avec 42% de possession, Rennes a moins souffert qu’au match aller (27%) où le Betis avait pris le jeu à son compte. Surtout, les Rennais se sont battus comme des chiens et ont cherché à faire mal à leur adversaire. De quoi faire chuter pour la première fois par un club français le Betis sur sa propre pelouse. Et si les Rennais étaient donnés perdant, ils ont fait mentir les statistiques et ont rendu le nuit plus douce. La belle galette.

« Aujourd’hui, on est très heureux pour le club, pour cette ville, pour la Bretagne. »

Hatem Ben Arfa (au micro de RMC Sport)

Hatem Ben Arfa (au micro de RMC Sport) : « Aujourd’hui, on est très heureux pour le club, pour cette ville, pour la Bretagne. On a fait preuve d’une grande personnalité, on avait un plan. Le coach a eu beaucoup d’ambition. On a répondu présent collectivement. On peut savourer ça avec tout le monde. La clé du match, c’est qu’on est allés les chercher haut. L’objectif ? Aller le plus loin possible. »