Une finale presque par miracle

Après s’être sorti du piège lorientais en 16ème de finale, grâce à une égalisation de Monsieur Coupe de la Ligue, Brandao, déjà vainqueur à trois reprises de la compétition avec l’OM, et à un Ruffier en état de grâce notamment durant la séance des tirs au buts, c’est encore à l’extérieur que les Verts avaient rendez-vous pour les 8ème de Finale, et plus précisément dans le Doubs, à Sochaux. Les Verts n’avaient alors pas fait dans la demi-mesure pour sortir les Doubistes, grâce à deux réalisations d’Hamouma dans un très bon jour, et une dernière en fin de match d’Alonso, le tout sans encaisser de but.

Pour les Quarts, quoi de plus existant que de recevoir l’ogre parisien dans le Chaudron ? Et quoi de plus jouissif que de sortir Ibra et sa clique au cours de la séance de tirs au but dans un Chaudron en ébullition ? En effet, le brésilien Thiago Silva ne supporta (une nouvelle fois) pas la pression, et vit son pénalty stoppé par Ruffier tandis que tous les joueurs stéphanois marquèrent le leur.

Voilà donc les Verts en demi, face aux Lillois de Payet ou encore Nolan Roux. Là encore, devant le nouveau Kop Nord la rencontre fut fermée, malgré deux énormes occasions à mettre à l’actif de Brandao servi sur un plateau par Mollo puis Lemoine. Ces occasions vendangées, les Verts furent une nouvelle fois face à leur destin aux tirs aux buts. Alors que Mollo envoyait un cachou dans le Kop Sud en travaux, le petit chouchou de Geoffroy-Guichard, Florent Balmont s’élançait pour envoyer les Nordistes à Saint-Denis. Ruffier sauvé par son poteau vit ensuite Gueye imiter Mollo, le Chaudron explosa et les Verts s’en allaient découvrir pour la première fois le Stade de France pour une finale de Coupe, pas la plus belle ni la plus prestigieuse certes, mais qu’importe, l’attente avait trop duré.

Brandagoal

Le samedi 20 avril 2013 voyait une vague verte déferler sur la Capitale, rappelant les plus belles heures de notre histoire. Dans la journée, on aurait même pu croire que les Verts avaient déjà gagné tant la fête était grande dans les rues parisiennes vertes et blanches, et quelque part aller jouer une finale au Stade de France était déjà une victoire pour le Peuple Vert. Les quelques mauvaises nouvelles concernant les groupes de supporters et l’absence de matériel pour animer la tribune n’avaient freiné en rien les ardeurs des supporters stéphanois.

Une fois dans le stade, le Peuple Vert a pu démontrer sa supériorité à la fois numérique mais également vocale ou encore pyrotechnique. L’immense « grecque » en avant-match annonçait la couleur d’un duel déjà remporté en tribune.

Sur le terrain, ce sont les Rennais par le biais d’un futur Stéphanois, Mevlut Erding, qui se mirent les premiers en évidence, mais Ruffier fut à la parade. Ensuite, les Verts prirent le jeu à leur compte, et peu après le quart d’heure de jeu Brandao fit chavirer les quelques 50 000 supporters stéphanois ayant fait le déplacement, bien servi par Aubameyang.

Imaginez l’explosion dans les rues de Sainté quand Saliba, tout droit revenu de Londres, nous donnera la victoire d’un coup de casque dans le temps additionnel.

Le score aurait pu être plus lourd à la pause, sans un Costil privant Brandao du doublé. La suite de la rencontre fut irrespirable pour les plus anxieux, plutôt festive pour les autres puisque qu’à l’issue de celle-ci les Verts décrochèrent le trophée, le premier depuis 32 ans si l’on oublie les quelques titres de seconde division.

Un lendemain triomphant

Après quelques courtes heures de sommeil, c’est un centre-ville noir de monde que les Verts avaient retrouvés. Toute une ville accueillait ceux qui le temps d’une soirée, avaient fait rêver et ressasser un glorieux passé que beaucoup n’ont pas connu à Saint-Etienne. Les hommes de Christophe Galtier ont paradé dans les rues de Sainté jusqu’à la place Jean Jaurès où ils ont pu fêter, encore une fois cette Coupe de la Ligue, mais aussi et surtout les retrouvailles avec l’Europe, partie intégrante de l’ADN de l’AS Saint-Etienne. Personne ne savait encore que les Verts se feraient sortir par le rouleau compresseur danois d’Esbjerg quelques mois plus tard seulement…

Le préfet sera sans doute supporter parisien le 24 juilet prochain. (Credits-photo : www.envertetcontretous.fr)

Espérons que dans un peu plus de 15 jours, le dénouement sera aussi heureux que celui de la finale de 2013, surtout que cette fois-ci le trophée est beaucoup prestigieux. Néanmoins, le Peuple Vert ne pourra pas déferler dans la Capitale comme en 2013, crise sanitaire oblige. Sans l’intégralité de son 12ème homme, la tâche s’annonce plus que compliquée face à l’ogre parisien, mais impossible n’est pas stéphanois !