Incroyable nécropole soudanaise
Le Soudan est régulièrement considéré comme « l’autre pays des pyramides ». Il comporte en effet une importante quantité de pyramides, de forme parfois différente de ce qui se faisait plus au nord, en Égypte.
Il y environ trois millénaires, la région appelée Nubie autrefois contrôlée par l’Égypte était envahie par une puissance qui allait s’imposer durablement sur ce territoire : le royaume de Koush. Pendant près de mille ans, c’est la civilisation dite « koushite » qui développa ce territoire et y bâtit des édifices pyramidaux tels que ceux que vous avez pu admirer sur l’image ci-dessus. Leur civilisation resta relativement proche de sa voisine égyptienne, c’est pourquoi certains osent le surnommer : le « pays des pharaons noirs ». Le royaume eut pour capitale les villes de Napata et de Méroé.
L’actuel Soudan, compris dans cet ensemble, abrite de nombreux monuments de toutes les époques. Le nord du pays fait régulièrement l’objet de fouilles et de découvertes archéologiques remarquables. À ce titre, le site de Sedeinga fait partie de ceux les plus fouillés puisqu’il comprend les vestiges d’un temple dédié à l’épouse du pharaon égyptien Amenhotep III, d’une église chrétienne du X° siècle et… d’une nécropole comprenant les ruines de pas moins de trente-cinq pyramides !
La nécropole récemment découverte s’étend sur une superficie de 40 hectares, impliquant une forte proximité entre tous ces édifices, datés d’il y a environ 2 000 ans. D’une taille variable, certaines étaient destinées à des enfants.
Le site Futurasciences rapporte que les scientifiques à l’origine de ces découvertes depuis 2009 sont intrigués par la présence de coupoles sur certaines pyramides ainsi que par une tombe infantile encerclée de pierres : ils y voient le résultat de la double influence culturelle sur la région : les traditions locales et la culture égyptienne.
Malheureusement, les tombes furent pillées il y a longtemps et peu de restes d’offrandes funéraires ou même d’ossements ont été retrouvés. Le royaume de Kousch entamera plus tard son déclin au moment de l’essor d’une civilisation voisine : Axoum (déjà évoquée précédemment).
Lillemer, village témoin de la France préhistorique
En Ille-et-Vilaine, le petit village de Lillemer (à peine plus de 300 habitants) dévoile depuis près de 20 ans son passé. Et quel passé ! Dans les années 1990, un guide du Mont Saint-Michel découvre dans les champs des silex taillés et des poteries datant du Néolithique (soit la dernière période préhistorique avant l’invention de l’écriture).
Depuis 2001, des fouilles annuelles sont menées sur cette zone et permettent d’en apprendre chaque année un peu plus sur la vie quotidienne préhistorique. Le village néolithique est daté d’une période de 5 siècles aux alentours de – 6000 (!).
Des techniques de construction qui étaient encore inconnues en France
La nature du sol de Lillemer est ce qui permit de si bien conserver les vestiges de ce village. Les traces de fondation en bois ont par exemple été retrouvées et apporte des renseignements précieux sur les méthodes de constructions néolithiques. Le maire de la commune, Joseph Alix, déclarait ainsi pour Le Pays Malouin : « Les fouilles menées ici ont permis d’identifier des techniques de construction qui étaient encore inconnues en France. À ce titre, Lillemer est une référence ».
De nombreuses poteries et autres outils de la vie quotidienne ont pu être retrouvés et… exposés. Ces découvertes ont en effet permis à ce petit village de bâtir un petit centre d’interprétation du patrimoine dans le but de sensibiliser et d’expliquer à la population comment vivait ses ancêtres, il y a 8 000 ans.
Mais ce n’est pas tout : un autre mystère entoure cette découverte. Comment le village a-t-il été abandonné soudainement ? Le maire de la commune parle d’un « temps figé » tant la disposition de certains objets découverts paraissait vivante : une poterie a par exemple été retrouvée encore en position sur le foyer sur lequel elle chauffait.
La vie semble ainsi s’être arrêtée brutalement pour ce petit village. S’agit-il d’un « Pompéi préhistorique » ? Les archéologues auront-ils un jour une réponse à cette intrigante question ? Mystère…
Inclure les personnes handicapées dans l’Histoire et sa restitution
Je souhaitais conclure cet article en parlant d’un évènement récurrent depuis maintenant quatre années au Musée du Louvre : la semaine de l’accessibilité.
Du 27 janvier au 05 Février derniers a eu lieu la 4ème édition de la semaine de l’accessibilité organisée par le Louvre et ses partenaires. Le postulat de départ est simple : sensibiliser le grand public aux questions d’accès à la Culture pour tous et notamment pour le public en situation de handicap. Depuis quelques années, de nombreuses lois sont édictées pour favoriser l’inclusion physique et psychologique des personnes en situation de handicap. Le Musée du Louvre va dans ce sens en proposant des semaines thématiques.
Tout un programme fut pensé pour organiser cette semaine, incluant visites guidées, accessibilité, ateliers, tables rondes, etc…
Le vendredi 31 janvier fut par exemple marqué par une journée sur le thème du « multisensoriel », important lorsque l’on cherche à rendre une exposition accessible à un public handicapé.
Dans le cadre de cette journée, l’INRAP (Institut National de Recherche et d’Archéologie Préventive) est intervenu par le biais de Valérie Delattre qui a pu présenter son métier et ses recherches autour du Handicap dans l’Histoire à travers un fil rouge au sein des collections du musée. Ceci montre que l’archéologie permet d’en apprendre plus mais également de rendre aux handicapés leur place dans l’Histoire.
Il s’agit d’une belle initiative de l’Inrap qui s’inscrit dans cette démarche depuis quelques années avec de nombreux ateliers de sensibilisation à l’archéologie pour personnes handicapées (malvoyants, sourds et malentendants, etc…) qui eurent lieu à l’occasion d’événements précédents comme les Journées Nationales de l’Archéologie en 2017.
Voilà pour ces quelques éléments d’actus historiques, merci d’avoir lu et à bientôt !