Taposiris Magna et ses étonnantes momies aux langues d’or
Et oui, encore l’Égypte… Cependant là-bas, il n’y a qu’à creuser pour trouver ! Une mission est actuellement en cours sur le site de Taposiris Magna, une ville de l’Égypte Antique située à l’ouest du Delta du Nil. Bâtie à l’initiative de Ptolémée II (deuxième pharaon de la dynastie grecque dite « lagide »). Son nom signifie littéralement « la tombe d’Osiris ».
L’auteur latin Plutarque l’avait décrite en évoquant un vaste temple égyptien. Vraisemblablement, après la conquête d’Alexandre le Grand, la ville devint un centre religieux pour la ville d’Alexandrie, fondée à proximité. Aujourd’hui, ce site fait l’objet de fouilles régulières depuis le début des années 2000.
Il passe pour être le lieu de sépulture de Cléopâtre, ce qui le rend d’autant plus attractif pour les archéologues, même les plus dubitatifs. Récemment, les fouilles sur le site ont permis de mettre au jour seize tombeaux renfermant des momies de l’époque gréco-romaine (il y a donc environ 2000 ans). Si elles ne présentent pas d’excellentes conditions de conservation, certaines possèdent un artefact particulier : une « langue » en or.
Des feuilles d’or en forme de langue
Selon le Ministère des Antiquités égyptiennes, plusieurs de ces momies comportent des « amulettes enveloppées de feuilles d’or en forme de langue », ce qui correspond à une pratique rituelle symbolique : le mort doit pouvoir parler dans l’au-delà.
Deux momies se sont également démarquées par leur symbolique liée à Osiris (dieu des morts) pour l’une et à Horus (dieu pharaonique, fils d’Isis et d’Osiris) pour la seconde.
Un dessin vieux de 45 000 ans
C’est sur le site de Leang Tedongnge, situé sur l’île de Célèbes en Indonésie, que la plus ancienne des peintures rupestres a été découverte en décembre 2017 par une équipe de chercheurs dirigée par Basran Burhan.
La peinture en question représente un cochon sauvage, ressemblant au « cochon verruqueux », une espèce rare toujours présente sur ces îles indonésiennes. À noter, juste à côté, la présence d’empreintes de mains, similaires aux peintures rupestres trouvées dans les autres régions du monde.
Les résultats de leurs travaux soutiennent l’hypothèse qu’il s’agit de l’exemple d’art figuratif sans doute le plus ancien jamais découvert puisque la datation lui indique un âge minimum d’au moins 45 500 ans. Selon les scientifiques, il y a une forte probabilité pour que l’œuvre soit en réalité bien plus ancienne.
La découverte pose toutefois un débat non résolu à ce jour : qui en est à l’origine… ou plutôt quelle « espèce ». Les auteurs de l’étude ont conclu que l’homme moderne (ou Homo Sapiens : nous) est celui qui a peint ce dessin, d’autres ne sont pas en accord avec cette théorie (évoquant la possibilité d’une sensibilité à l’art présente chez les Hommes de Néandertal).
Selon les scientifiques, des découvertes plus anciennes et plus déterminantes encore sont à faire dans cet archipel même si un contre-la-montre est lancé : la détérioration des peintures rupestres dans cette région du monde s’active à un rythme alarmant… Affaire à suivre.
Denisova au Tibet
Pour rester chez nos lointains ancêtres, on change de grotte. Cette fois-ci, c’est au Tibet que l’on va, puisque l’on vient de déconstruire un mythe. En effet, jusqu’à récemment, les scientifiques admettent que l’Homme de Néandertal avait été la première espèce d’humain à occuper cette région de haute altitude, mais cette nouvelle trouvaille prouve que la présence humaine dans la zone est en fait beaucoup plus ancienne et remonterait à environ 120 000 ans.
Bien avant Néandertal et bien avant les moines bouddhistes (la grotte est aujourd’hui un site sacré où de nombreux moines viennent se recueillir), l’Homme de Denisova, avait occupé ces lieux. Pour preuve : une mâchoire d’un individu avait été retrouvée sur site tout comme les traces de fabrication d’outils en pierre.
L’Homme de Denisova est une espèce humaine découverte en 2010, aujourd’hui éteinte. Cette espèce avait eu un ancêtre commun avec Néandertal et s’est hybridée avec certains membres des hommes modernes lorsque ces derniers sont arrivés en Extrême-Orient. Selon certains scientifiques, c’est ce qui permettrait par exemple aux tibétains actuels de s’adapter à la vie en altitude. De même, les populations aborigènes d’Australie possèdent en moyenne 3 à 5% d’ADN de Denisova, ce qui est relativement important (on parle tout de même de deux espèces distinctes).
La découverte de ce genre humain étant encore très récente, les spécialistes continuent de l’analyser afin de déterminer s’il s’agissait d’une espèce à part entière ou bien d’une sous-espèce de l’Homme moderne. Et tout ceci dépasse déjà mes pauvres compétences !
Merci d’avoir lu cette nouvelle actu des Flâneries de l’Histoire (qui aurait d’ailleurs pu aujourd’hui s’appeler Flâneries de la Préhistoire) ! A très bientôt.