Si la grève de la faim d’Anaïs, Ludovic et Philippe est grandement médiatisée depuis notre dernière interview il y a deux semaines, la situation ne bouge que très peu et pas vraiment dans le sens des revendications des grévistes. En effet, la semaine dernière, TL7 captait une séquence intéressante où le Président de la République Emmanuel Macron était interpelé par une courageuse femme pendant son déplacement à Montbrison, lui demandant comment il comptait agir pour régler la situation désastreuse du traitement des exilés à Calais.
Depuis un médiateur est venu rencontré les grévistes avec des propositions du gouvernement mais qui n’étaient pas en adéquation avec les revendications de ces derniers.
Marlène Schiappa voulant couper court à la polémique s’était pris les pieds dans le tapis en affirmant que les expulsions de lieux de vie étaient suivies de mises à l’abri ce qui a été complètement démenti par plusieurs associations, militants et journalistes.
Dans un communiqué de presse, ils expliquent être ouverts au dialogue mais ne veulent pas négocier « des propositions infaisables, illégales et hypocrites ».
Les trois grévistes s’expliquent : « – Infaisables car un diagnostic social préalable à chaque expulsion impliquerait un entretien individuel tous les deux jours avec chacune des 1500 personnes présentes sur l’ensemble des terrains expulsés. Un tel dispositif est indispensable mais requiert un cadre apaisé et stable, incompatible avec les expulsions.
– Illégales car les expulsions en flagrance continueront alors qu’elles ne sont qu’un détournement du
droit conduisant à la violation des droits fondamentaux des personnes occupantes de terrain. Nous
le rappelons, une décision de justice doit être un préalable à toute expulsion de terrain.
– Hypocrites car les mises à l’abri dont on a de cesse de nous parler ne sont à Calais que des
déplacements forcés des personnes loin de la frontière vers des hébergements dans lesquels nous
savons d’expérience que les personnes ne resteront pas. En prévenant les personnes 24h avant
chaque expulsion, la proposition de l’Etat est de les contraindre à s’expulser elles-mêmes, avant
qu’elles n’aient d’autres choix que de se réinstaller au même endroit. »
Anaïs, Ludovic et Philippe terminent leur communiqué de presse en interpellant directement le Président de la République Emmanuel Macron : « La discussion doit donc continuer avec ceux qui peuvent faire bouger les lignes. Monsieur le Président de la République, n’y a-t-il personne avec suffisamment de courage politique pour décider d’une pause de cinq mois dans les violations quotidiennes des droits fondamentaux dans notre pays ?«
Reste à savoir si ce dernier daignera répondre.