Rage Against The Machine se reforme pour une série de concerts en 2020 mon gars. C’est confirmé ! C’est donc Noël avant l’heure et quel beau cadeau sous le sapin que voici. Enfin… si t’as les thunes pour aller les voir jouer aux States.

Je sais très bien ce que tu te dis : “Et allez, il n’y en a encore que pour ces Cainris !”. Je ne te donnerai sûrement pas tord sur ce coup.

Cinq dates au total ont été annoncées via les réseaux sociaux du groupe à savoir sur cet objet du démon qu’est Twitter ainsi que sur Instagram. Le groupe ayant en effet, pour l’occasion, créé un compte sur l’application préférée des personnes qui partent à Bali à dos d’éléphant en sirotant un smoothie détox kale – banane – gingembre. Comme quoi, « apparemment », tout le monde sur Insta passe son temps à prendre soin de soi, faire des voyages à l’autre bout de la Terre et manger « healthy ». J’applaudis ostensiblement.

Sur fond des actuelles manifestations au Chili, RATM jouera donc, en plus de sa « qualité » de tête d’affiche au prochain Coachella (« bizarrement » un événement où vont beaucoup de gens d’après Insta), trois dates aux US proches de la frontière mexicaine. C’est évident.

En effet, cette annonce intervient à un an près des prochaines élections présidentielles américaines dans lesquelles Trump est d’ors et déjà candidat à sa réélection. Petit message destiné à l’Agent Orange ? Probable quand on connaît les combats menés par Rage Against The Machine par le biais de leur musique. Alors c’est bien beau et noble tout ça mais voir la Rage se reformer contre la Machine Trump a t-il de quoi inquiéter cette dernière ? Improbable.

Il y eut cependant une certaine méfiance à l’égard de cette annonce étant donné les propos du guitariste de RATM, Tom Morello, tenus plus tôt cette année chez hardDrive Radio : « There’s no news on the Rage Against The Machine front. The times demand people standing up. That’s what I’m doing with my stuff, what Prophets of Rage is doing. Don’t wait around for Rage Against The Machine. Form your own band and get it done ». En gros, on pouvait se brosser quant à un retour de son groupe emblématique sur le devant de la scène.

Huit années se sont écoulées depuis leur séparation de 2011 et leur dernière performance live à l’occasion du déjà mythique L.A. Rising au Los Angeles Coliseum.

Alors, certes, RATM n’existait plus depuis cette date mais toute la bande, excepté le chanteur Zack de la Rocha, ayant par ailleurs décliné l’invitation tout en adhérant idéologiquement au projet, faisait partie du « supergroupe » Prophets of Rage aux côtés de B-Real de Cypress Hill et de DJ Lord et Chuck D de Public Enemy. La formation tient son nom de « Prophets of Rage », morceau de Public Enemy, figurant sur leur album de 1988, It Takes a Nation of Millions to Hold Us Back. Le groupe, très politisé, est formé, à l’initiative du guitariste de RATM, suite à la campagne électorale présidentielle américaine de 2016 qui déboucha sur la victoire de l’Agent Orange à la Maison Blanche. Tom Morello définissait d’ailleurs la formation en ces termes :

Nous ne sommes pas un supergroupe. Nous sommes une force d’intervention d’élite de musiciens révolutionnaires déterminés à combattre cette montagne de merde d’année électorale.

Mais comme la vie est une succession de moments cool et de moments moins cool, avec Rage Against The Machine qui se reforme, Prophets of Rage se dissout après seulement un album éponyme en 2017 et plusieurs tournées à travers le monde dont la première étant intitulée « Make America Rage Again ».

KICK OUT THE JAMS MOTHERFUCKERS!

Le dernier album en date de la formation de Los Angeles – si l’on exclu l’album Live at the Grand Olympic Auditorium – est Renegades, sorti en 2000, avec son artwork inspiré de l’œuvre Love de l’artiste américain Robert Indiana, associé au mouvement pop art, ainsi que sa brochette de reprises survitaminées. La qualité intrinsèque d’un album de reprise repose essentiellement sur deux aspects, à savoir, le choix des morceaux originels et leur interprétation. Concernant Renegades, on est clairement sur une galette aux petits oignons. Le MC5, Minor Threat, The Stooges, Bob Dylan, Cypress Hill, The Rolling Stones et Bruce Springsteen font partie des artistes repris par RATM, la crème quoi !

RATM reprend le Boss

Prenez « The Ghost of Tom Joad » du Boss. Un pur exemple d’interprétation d’une œuvre préexistante par un nouvel artiste. Un matériau de base commun et deux morceaux radicalement différents par leur forme à l’arrivée. Le traitement RATM ou comment se réapproprier un morceau pour en livrer une toute autre version, fort !

Un an plus tard se forme Audioslave. En effet, juste avant la sortie de Renegades, Zack de la Rocha quitte le groupe estimant n’avoir plus rien à dire au sein de la formation californienne. C’est donc la première fin de Rage Against The Machine. Quoi ? Quelqu’un dans l’industrie de la musique, mettant donc de côté les retombées financières colossales qu’engendre son groupe, au nom de sa créativité et de son intégrité en tant qu’artiste quitte le navire ? C’est tout bonnement génial ! J’adhère fortement.

Bon, d’après les dires des proches de RATM, la cohabitation entre ses membres était devenue impossible, ce qui finit de motiver De la Rocha à partir…

Le reste du groupe monte donc Audioslave avec le chanteur de Soundgarden, feu Chris Cornell. Le désir initial étant de ne pas faire une redite de Rage Against The Machine. Et oui, Cornell ce n’est pas vraiment Zack de la Rocha. La presse « spécialisée » considère le premier album éponyme sortie en 2002 comme un simple mélange des ADN RATM/Soudgarden. Mon honnêteté « journalistique » (LOL) m’oblige à te le dire mais j’ai uniquement écouté ce premier album là. Mais pour le coup, j’ai bien dû l’écouter une cinquantaine de fois. Donc le jugement de la presse « spécialisé »… peut gentiment aller se faire cuire le cul.

Je veux dire par là que forcément on retrouve les fondamentaux de chacune des formations dans Audioslave. Musicalement, c’est du RATM (à quelques exceptions près) et la voix de Chris Cornell rappelle Soundgarden tant ce gars et par extension sa voix font partie de manière inhérente de la musicalité du groupe de Seattle. Mais tout ça, combiné dans Audioslave, donne quelque chose d’incroyablement frais. En tout cas, à titre personnel, ce n’est pas juste un simple mélange de deux groupes, c’est plus, c’est une toute nouvelle musique qui nous est proposée, tout simplement. L’alchimie entre Cornell et les autres fonctionne tellement bien.

Mais quelle voix !

Et tu sais où l’alchimie atteint son paroxysme ? Avec Rage Against The Fucking Machine. Alors oui mon gars, un des groupes de musique les plus iconiques des années 90 revient jouer cinq dates aux États-Unis l’année prochaine et ça fait tellement plaisir putain.

Perso, j’espérai la venue du groupe en Europe mais d’après les rumeurs qui circulent il n’y aurait aucune date prévue sur le Vieux Continent en 2020. Cela se passerait donc uniquement chez les Cainris (comme à chaque fois d’ailleurs) à raison des prochaines élections chez eux cette année là.

Et le plus incroyable dans tout ça reste que cette annonce a donné l’idée à RZA de réunir quant à lui le Wu-Tang pour finir la tournée commune avec RATM amorcée en 1997 et jamais terminée du fait de conflits internes du côté du Clan.

Des Légendes

Voici ce qu’il a déclaré dans une interview accordée à TMZ il y a quelques jours :

Si les étoiles s’alignent bien, je serai ravi de les voir à Coachella. Et quand ils auront terminé leur performance de Coachella, j’espère que nous terminerons cette tournée que nous n’avons jamais fini. Je pense que je vais leur tendre la main, je vais commencer par Tom [Morello], puis contacter Zack [De La Rocha], et voir ce qui peut se passer.

Ce serait juste magnifique de voir RZA rassembler le Clan pour finir ce qui a été commencé il y a 22 ans maintenant à savoir une tournée de légende avec à nouveau réunis deux des plus grandes formations musicales de ces dernières années. BAM!