Les Verts avaient encore l’occasion de passer la seconde dans la course à l’Europe en creusant l’écart avec l’OM et en conservant un mince espoir dans la ruée vers la Ligue des Champions. Lyon, humilié 1-3 à domicile face au dernier, Dijon et Marseille, encore battu à Bordeaux (2-0) avaient pourtant déroulé le tapis rouge au club du Forez. Mais Saint-Etienne a encore décidé de se compliquer la tâche. Face à des Amiénois en tenue de combat et rapidement réduits à 10, les Verts ont bégayé, multiplié les approximations et les erreurs défensives et se sont finalement vus mener 2-1 jusqu’au temps additionnel.
Pourtant, les Verts ont rapidement pris l’ascendant sur les Amiénois grâce à l’Inspecteur, récemment prolongé de 3 saisons au club. Le buteur stéphanois se retrouvait face à Gurtner qui gagnait alors son duel (11e).
Assez vite, les Verts ont pris la mesure du tempo, notamment grâce à une bonne entrée en matière de Valentin Vada, titulaire pour la première fois depuis son arrivée en l’absence de Youssef Aït Benasser, blessé. Mais l’Argentin s’est peu à peu éteint. Pas Timothée Kolodziejczak. Le défenseur, latéral gauche ce soir avec le retour de blessure du capitaine Loïc Perrin a expédié le ballon dans les buts pour permettre aux Verts de faire la course en tête sur un corner frappé par Khazri (16e).
L’avantage est finalement de courte durée car, en face, Amiens prend des risques et joue les contre-attaques à fond. Mis à contribution, Stéphane Ruffier assure le spectacle sur une tête de Gnahoré (21e).
En revanche, il ne peut rien sur l’ouverture du score de Konaté, bien lancé en profondeur qui n’a plus qu’à dribbler le portier stéphanois après avoir (trop) facilement passé Neven Subotic (24e).
Peu de temps après, Rémy Cabella, à son tour, se procure une occasion en or. Bien lancé dans la surface par Robert Beric d’un extérieur du pied, le meneur stéphanois échoue dans le dernier geste.
Le tournant du match intervient à la demi-heure de jeu, lorsque l’arbitre a fait appel au VAR pour finalement sanctionner d’un carton rouge une faute de Jordan Lefort sur Arnaud Nordin à l’extrême limite de la surface (32e). Sur le coup-franc accordé, Khazri sollicite Gurtner qui dévie sur sa barre le magnifique ballon travaillé du Tunisien (33e).
Juste avant la mi-temps, l’habituel remplaçant de la locomotive Diony place une tête qui heurte le poteau. Beric pas verni sur ce corner réalise pourtant un début de match intéressant.
En seconde période, Subotic remet ça. Alors qu’il a déjà écopé d’un avertissement en tout début de match, l’ancien du Borussia se distingue par un geste de débutant et aurait pu être exclu (52e).
Et alors que les Verts tentaient d’enfoncer Amiens, ce sont les Picards qui ont surpris tout le monde. Konaté, en contre-attaque, inscrivait le second but. En infériorité numérique, les Amiénois font alors douter les Verts et leur passent devant au classement.
Robert Beric, encore lui, trouve la barre sur un nouveau corner (81e).
Il faut attendre la toute fin du temps additionnel, alors que les supporters des Verts sont résignés, pour voir Rémy Cabella offrir le point du match nul. Après une belle phase de jeu, l’ancien Marseillais combine avec Khazri avant d’enrouler une frappe magistrale dans le petit filet droit de Gurtner. Un moindre mal compte tenu du match, mais une énorme déception quand on sait l’opération qu’il était possible de faire.
On a aimé :
-La 400ème apparition de Stéphane Ruffier en Ligue 1, malgré deux buts encaissés.
-Le temps additionnel : cette fois, il aura souri aux Verts. Habituellement maudits (souvenir de derby), les Verts ont trouvé un second souffle à la toute fin du match grâce à Cabella.
On n’a pas aimé :
-Le laisser-aller des Verts et la suffisance dans le jeu, notamment de Cabella face à une équipe qui joue sa survie en Ligue 1.
Nos tops/flops :
Tops :
M’Vila : Encore précieux au milieu de terrain, l’international français a joué seul, en sentinelle, avec un 8 devant lui (Vada puis Cabella) mais il a joué juste. Ses transversales sont toujours aussi précieuses et il fait clairement partie des meilleurs à son poste en Ligue 1 mais peut-être même en Europe.
Beric : Pas buteur ce soir, l’Inspecteur n’a pourtant pas ménagé ses efforts. Bon dans ses déplacements, vif et adroit devant le but, il a touché par deux fois les montants. Il a bien combiné avec les autres offensifs et son entente avec Khazri et Cabella ne semble pas impossible. Il faut dire que sa concurrence avec le « nuleador » Diony n’existe que dans l’esprit de Gasset. Et encore…
Flops :
Subotic : L’ancien du Borussia Dortmund inquiète. Ses interventions défensives sont inspirées de Kung Fu Panda et les roues du semi-remorque qu’il traine depuis la reprise sont à plat. Cela explique sans doute sa lenteur extrême. Il aurait pu être expulsé, ce qui est tolérable pour un débutant, ennuyeux pour un joueur qui connait bien le haut niveau et la Ligue des Champions.
Vada : L’Argentin a déçu, et Gasset l’a même sanctionné en le faisant sortir assez tôt dans le match. Bien aidé par un M’Vila positionné en sentinelle devant la défense, le joueur prêté par Bordeaux était à côté de ses pompes ce soir.
Diony : Le taureau stéphanois ressemble de plus en plus à la vachette d’Intervilles. Tout le monde se moque de lui. Il faut dire que l’ancien dijonnais n’a pas vraiment les allures d’un footballeur. Avec son drop en fin de match, il aurait pu causer un accident aérien. Certains disent qu’il pèse sur les défenses et qu’il libère des espaces, alors autant titulariser un sumo pour aller au duel. Il se bat, c’est vrai, mais à défaut de guerriers, le peuple vert se contente très bien de footballeurs. Et Loïs n’en est pas malheureusement pas un.