Dans un registre contemporain, où les séries et films pour teenagers se bousculent, Carlota Pereda vient ajouter à ce catalogue très dense du teen-movie, son court-métrage Cerdita (La Truie) projeté lors du Festival de Clermont-Ferrand.

Carlota Pereda, déjà connue pour avoir réalisé Las Rubias en 2016, aborde le thème du harcèlement juvénile à travers le personnage de Sara, une adolescente en surpoids, qui est confrontée à des humiliations quotidiennes venant directement de ses « amies » au physique filiforme.

Cette thématique récurrente du harcèlement – moral et physique – offre un registre dramatique où nous avons une empathie grandissante pour cet anti-héros dans lequel nous nous identifions pour plusieurs aspects de notre vie personnelle. Sous le soleil de l’Espagne, ce harcèlement nous écrase, nous emprisonne dans le corps, l’esprit et le quotidien de Sara où nous peinons à respirer sous cette chaleur avide de sueur et d’efforts permanents pour se faire accepter dans cette société.

Tout est réuni pour faire un teen-movie assez lamba, avec cette rivalité entre les corps, et l’opposition permanente entre les personnages très stéréotypés où le manichéisme représente cette barrière entre ces deux mondes bien distincts. Cependant, l’originalité de ce court-métrage qui vient bousculer les codes linéaires de ce film est le personnage inconnu au bataillon qui brise cette chronologie et apporte le twist final inattendu de ce film, notamment par son côté horreur-movie show, et « bestial » où les rôles sont inversés ; les personnages considérés comme anormaux, des animaux viennent contre balancer l’histoire en capturant sauvagement l’une des harpies, qui devient à son tour, le gibier de cet inconnu au physique imposant et animal qui prône cette justice.

L’aspect jubilatoire de Cerdita offre une revanche à notre héroïne où la Nouvelle Génération persécutée à coups de flashs d’appareil photo, se reconnaitra grâce à cette note juste et altruiste.