Une civilisation aussi influente que Rome ?

Avez-vous déjà entendu parler du royaume d’Axoum (les blagues sur Atchoum sont interdites) ?

Aujourd’hui, Axoum (ou aksoum) est une petite ville éthiopienne mais était autrefois la capitale d’un empire. Car il s’agissait bel et bien d’un empire puissant qui rayonnait sur les hauts plateaux éthiopiens. Le peuple aksoumite a régné sur une partie de l’Afrique de l’Est pendant près de 900 ans et son histoire est assez rarement évoquée.

L’empire d’Aksoum à son apogée

Le royaume ira même jusqu’à conquérir une petite partie de la péninsule arabique voisine (ancien royaume d’Himyar). Il fut considéré, en son temps, comme l’une des grandes puissances du monde, aux côtés de la Chine, des Perses et bien entendu de Rome. A Axoum se dressent encore d’ailleurs les fameux obélisques, témoins de la grandeur passée des aksoumites.

Un des obélisques d’Axoum

Son positionnement géographique est ce qui a fait sa force : il se trouvait au carrefour des voies commerciales entre le puissant Empire Romain et l’Asie. À partir du III° siècle, l’Empire frappe même sa propre monnaie, preuve de sa prospérité économique.

L’Empire disparaît vers les IX°-X° siècles dans des circonstances que les historiens ont encore du mal à éclaircir (invasion, sécheresses/famines où déliquescence interne sont des hypothèses envisagées).

Qu’ont découvert les archéologues ? Une petite cité de cet Empire, qu’ils ont nommé Beta Samati. D’après les dernières datations, elle existait déjà avant l’apogée de la civilisation aksoumite Cette dernière comprenait des bâtiments administratifs semblables aux basiliques romaines ou encore des édifices religieux.

Maxisciences nous a concocté une petite vidéo présentant les découvertes en Éthiopie

Les innombrables objets retrouvés sur le site sont très diversifiés et constituent une preuve que l’Empire s’est bel et bien trouvé dans le rôle de carrefour commercial. Un pendentif marqué d’une croix par exemple, alors que le royaume d’Aksoum ne deviendra chrétien qu’au IV° siècle.

Une « Vénus » découverte à Amiens

Retour en France désormais, à Amiens dans le quartier de Renancourt plus précisément. Le site était déjà connu des archéologues pour être un site préhistorique (« paléolithique supérieur ancien » pour être exact) et est régulièrement fouillé.

La campagne de fouilles 2019 a permis de découvrir un campement de chasseur dit « gravettiens ». Ce nom vient de l’expression « Pointe de la Gravette » qui désigne une pointe en silex très caractéristique de cette période.

Les fameuses « Pointe de la Gravette » – Crédit : Musée d’Archéologie Nationale

Sur le site, des pointes de ce genre ont été retrouvées accompagnées de couteaux, de grattoirs mais aussi d’une exceptionnelle statuette féminine datée de plus de 23 000 ans.

Les archéologues la qualifient de « Vénus », car elle devait vraisemblablement représenter une divinité liée à la fécondité. Cela est très visible sur les photos puisque les fessiers, les cuisses et les seins sont très grossis vis-à-vis du reste du corps, le visage n’étant qu’à peine dessiné (excepté les cheveux).

La fameuse « Vénus » découverte à Amiens – Crédit : Inrap

L’INRAP, qui dirige les fouilles, la compare à d’autres petites « Vénus » de la même période retrouvées dans le reste de l’Europe, répondant aux mêmes critères esthétiques comme la « Vénus de Willendorf ».

La Vénus de Willendorf, datée de la même période

Comme quoi, même à la préhistoire, les canons artistiques existaient déjà !

Un hiver volcanique au Haut Moyen-Âge

En cette fin d’année, peut-être avez-vous fait un petit bilan ? Peut-être que certains d’entre vous auront l’impression d’avoir passé une année compliquée. Foutaises ! Les années 535-536 ont été, selon les spécialistes, les plus difficiles pour l’Humanité. Et le pire, c’est que pour une fois, l’être humain n’est pas à l’origine de tout ça.

En effet, 535 marque le début d’un petit changement climatique dû à des cataclysmes volcaniques. Récemment, des scientifiques ont réussi à prouver qu’un surpuissant volcan islandais est à l’origine d’un hiver volcanique de plusieurs mois, cachant le soleil et provoquant un changement brusque du climat.

L’empereur byzantin Justinien, en pleine guerre contre le peuple barbare Vandales, est témoin de ce phénomène.

« Le Soleil a donné sa lumière sans éclat »

L’auteur byzantin Procope de Césarée accompagne l’empereur au cours de ses différentes campagnes pour consigner les faits. Dans ses « Guerres de Justinien », il raconte comment le nuage de cendres à été perçu comme un mauvais signe :

« Pendant cette année, un signe de mauvais augure a eu lieu. Le Soleil a donné sa lumière sans éclat […] et il a paru avoir comme une éclipse, parce que ses rayons ne brillaient pas »

Procope de Césarée

De partout dans le monde, des témoignages de sécheresse ou de froid extrême, de famines où encore d’épidémies sont recensées de l’Irlande au Moyen-Orient en passant par le Pérou. Mais cela n’est pas fini ! Entre 540 et 547, de nouvelles éruptions volcaniques prolongent cette atmosphère lugubre (il neigera par exemple en Chine en plein mois d’août).

Cela est a l’origine de la déstabilisation politique et économique de certains royaumes et empires. Dans le même temps, l’Europe sera ravagée par la Peste dite « de Justinien » (50 millions de morts).

C’était mieux avant ? Pas en 536 en tout cas !

C’était la dernière actu Histoire de l’année 2019, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de bonnes fêtes ! On se retrouve bien vite l’année prochaine !